Le 1er août 2023, la France a lancé une opération d'évacuation de ses ressortissants du Niger, pays où a eu lieu un coup d'État le 26 juillet et où l'ambassade française a été prise pour cible le 30 juillet. Malgré ce contexte, des Français ont décidé de rester à Niamey.
Moumouni Mahamadou, Français vivant à Niamey et propriétaire d'un établissement, a décidé de rester à Niamey, malgré l'opération d'évacuation lancée par les autorités françaises le 1er août 2023. Il explique que la situation à Niamey ne le rend pas anxieux. « Je n'ai jamais été inquiété. Déjà, depuis la date du coup d'État jusqu'à aujourd'hui, il ne s'est jamais rien passé de spécial. Je n'ai rien remarqué en tout cas, moi de mon côté, raconte-t-il au micro de Charlotte Urien-Tomaka. Concernant mon commerce, depuis dimanche, on est resté ouvert. On a fermé à cause des restrictions de couvre-feu, mais on n'a rien eu de particulier. »
« Ce n'est pas une évacuation, ce sont des volontaires »
Stéphane Jullien, élu consulaire des Français du Niger et chef d'une entreprise d'import-export, installé depuis 18 ans dans le pays, a fait aussi le choix de rester dans la capitale nigérienne. La situation ne l'inquiète pas. « Ce n'est pas une évacuation, affirme l'entrepreneur français au micro de Julien Chavanne. Ce sont des volontaires. On a demandé aux gens s'ils veulent rentrer en France, vu la situation. C'est bien parce qu'on ne sait pas trop la suite, comment ça va se passer, pour faire les choses de façon logique, pour qu'on puisse être amenés après à évacuer s'il y avait encore des évacuations à faire. »
Malgré la situation politique, il explique lui aussi que son quotidien n'a pas changé pour autant. « Je suis au travail, je fais les salaires parce qu'il faut payer les gens. Nous, à partir du moment où on nous laisse travailler, où on peut continuer à travailler... Personnellement, je ne pense pas qu'on ait de vrais problèmes. Les problèmes qu'il peut y avoir, ce seraient plutôt des problèmes isolés, des gens qui veulent se venger. Mais ça restera isolé, ça peut arriver, mais ce sera isolé », pense Stéphane Jullien.
La crainte d'autres débordements jeudi, jour de l'indépendance
Les autorités françaises souhaitent clore ce 2 août 2023, à la mi-journée, les opérations d'évacuation par avion de civils du Niger, entamées mardi soir. Quatre avions ont pour l'instant été prévus pour évacuer des civils, en grande majorité français. C'est la première évacuation massive organisée par Paris au Sahel où les coups d'État se sont multipliés depuis 2020.
Le ministère français des Affaires étrangères a présenté cette opération comme une réponse aux violences survenues le 30 juillet 2023 devant l'ambassade de France à Niamey. Une source diplomatique indique également la crainte d'autres débordements le jeudi 3 août, jour de la fête de l'indépendance du Niger.