Madagascar: « Politisation de l'administration » - Grogne des partis de l'opposition

Le ministre de l'Intérieur et de la Décentralisation, Justin Tokely, a une fois encore fait parler de lui. Une note ministérielle datant de ce 27 juillet et dont les destinataires sont les préfets et les chefs de district, avec comme objet la nécessité de contacts fréquents avec la population, a attiré la foudre des partis de l'opposition.

Après le Tiako i Madagasikara (TIM), à travers la déclaration de son président national, l'ancien président Marc Ravalomanana, le parti Mouvement National pour l'Indépendance de Madagascar ou Madagasikara Ontronin'ny Malagasy (MONIMA) de se révolter par rapport à cette situation.

« Ce n'est pas aux préfets d'énumérer les réalisations du Gouvernement », a tonné le Secrétaire général du parti, Pierre Todiarivo, hier, avant de soutenir qu'« il s'agit d'une "politisation de l'administration" ». En effet, dans cette note ministérielle n°162/2023-MID, le ministre Justin Tokely exhorte les préfets et les chefs de district à rendre fréquemment visite aux communes de leur circonscription aux fins d'expliquer la politique générale de l'Etat et d'informer la population des activités et des réalisations du gouvernement.

Campagne

A moins de trois mois du premier tour du scrutin, une telle décision ne passera pas inaperçue. Elle a été scrutée minutieusement par les partis de l'opposition. Ce lundi, dans sa déclaration, Marc Ravalomanana, candidat déclaré à la prochaine présidentielle, a dénoncé une machination électorale. « Suite à cet ordre du ministre de l'Intérieur et de la Décentralisation, la stratégie et l'objectif sont clairs. Il s'agit de l'utilisation du pouvoir public afin d'effectuer une campagne avant l'heure pour soutenir le dirigeant », a-t-il soutenu.

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Marc Ravalomanana dénonce une énième transgression de la loi. « Nous demandons la neutralité de l'administration et tous les agents de l'Etat », a poursuivi le patron du TIM. Ce qui est également l'avis du MONIMA. « Ceux qui se trouvent dans l'administration devraient garder leur neutralité par rapport aux partis politiques et aux "débats politiques". En aucun cas, les "administrateurs civils" ne doivent faire campagne pour le régime », a d'ailleurs lâché Pierre Todiarivo.

Provocation

Durant cette période pré-électorale, c'est la deuxième fois qu'une décision émanant du ministère de l'Intérieur et de la Décentralisation fait l'objet d'une grande contestation de la part de l'opposition. Faut-il rappeler que la note ministérielle du 31 mars dernier, qui concerne les manifestations politiques et réunions politiques sur le territoire national, a provoqué une vague d'indignation de la part de l'opposition. Pour cette nouvelle « décision polémique », le ministre devrait reposter, afin d'éclaircir les incompréhensions concernant ce sujet, sinon l'opposition va lui passer un savon. Quoi qu'il en soit, ce lundi, Marc Ravalomanana a indiqué qu'il s'agit tout simplement de provocation.

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