Illégale sur la forme et sur le fond, la grève entamée depuis plus d'un mois par une minorité d'employés syndicalistes de la CNaPS doit cesser rapidement.
C'est du moins l'avis des partenaires sociaux de la CNaPS, en l'occurrence les employeurs et les employés qui ont donné, hier une conférence de presse, au siège du Groupement des Entreprises de Madagascar (GEM).
Premiers cotisants
« Les usagers ont trop souffert de cette grève », a notamment déclaré Thierry Rajaona, président du GEM en s'exprimant au nom des employeurs qui sont aussi les premiers cotisants de la CNaPS. De par son statut et sa mission de service public, celle-ci ne doit pas être paralysée aussi longtemps. « Organisme de prévoyance sociale gérant les régimes de protection sociale institués au bénéfice des travailleurs salariés, la CNaPS tire ses ressources des cotisations des employeurs et des travailleurs affiliés et ne reçoit pas de subvention de l'Etat », souligne un communiqué des partenaires sociaux de la CNaPS en ajoutant que « investie d'une mission de service public, la CNaPS se doit d'assurer, en toute circonstance, la continuité des services aux usagers ». Une manière de dénoncer l'attitude des grévistes qui ne sont, en fait, que de simples employés de la CNaPS. Pire, ces employés ne cotisent même pas pour la CNaPS et ne doivent, par conséquent, pas bloquer le fonctionnement de cette dernière.
Illégale
D'autant plus que la grève des syndicalistes est illégale. C'est en ce sens que, selon les partenaires sociaux, sur la forme, il n'y a pas eu un préavis de grève et encore moins une négociation sur la forme. La grève est également illégale sur le fonds, dans la mesure où elle a été déclenchée, non pas pour des raisons sociales comme une revendication salariale, ou d'amélioration des conditions de travail, mais en raison de l'incarcération de la directrice générale par intérim pour cause de suspicion de corruption.
« C'est à la justice de trancher sur cette affaire et les employés de la CNaPS n'ont pas le droit d'arrêter le travail pour une telle revendication », ont fait remarquer les partenaires sociaux qui s'étonnent par ailleurs du fait qu'après la libération de la DGPI, la grève ne s'est pas arrêtée. « Au lieu de reprendre service, ils ont cherché d'autres motifs comme la levée des restrictions budgétaires ou encore le remboursement des prêts accordés par la CNaPS à des organismes publics comme la CUA, Air Madagascar, SECREN, SEIMAD....
Sur ce point, Joséphine Andriamamonjiarison, membre du Conseil d'administration de la CNaPS indique que ces dossiers, qui ont été constitués bien avant l'actuelle crise de la CNaPS, sont actuellement en cours de traitement. Elle a notamment fait savoir que parmi les emprunteurs de la CNaPS, la Commune Urbaine d'Antananarivo rembourse ses dettes selon les échéanciers convenus.
En tout cas, pour les partenaires sociaux, l'Etat a le devoir de prendre toutes les dispositions qui s'imposent pour un arrêt immédiat de cette grève qui n'a aucune raison d'être. Elle fait juste du mal aux usagers. A l'instar de ce retraité venu de Manjakandriana pour déposer des dossiers, mais qui finalement, est rentré bredouille car les bureaux sont encore en partie fermés. Une offense aux personnes âgées.