Afrique Australe: Présidentielle - La SADC note une volonté de tenir le scrutin

Du bout des lèvres, le Conseil consultatif électoral de la SADC fait part d'un bref constat de la situation préélectorale à Madagascar. Dans l'ensemble, les acteurs affirment une volonté de tenir l'élection présidentielle.

"T ous veulent que les élections se tiennent (...)". Il s'agit de la première partie de la brève réponse donnée par le juge Ticheme Dlamini, président du Conseil consultatif électoral de la Communauté de développement des états d'Afrique australe (SADC), hier. La délégation du Conseil consultatif de la SADC a conclu sa mission d'évaluation préélectorale par une rencontre avec la presse.

Un rendez-vous, en milieu de journée, toujours à la salle Richelieu de l'hôtel Colbert, Antaninarenina. Lieu où elle a établi ses quartiers et tenu des entretiens en enfilade avec les acteurs politiques nationaux. Le juge Dlamini affirme "ne pas pouvoir divulguer les résultats de l'évaluation", avant d'avoir fait un rapport au président de la Commission de paix, sécurité, stabilité et gouvernance de la SADC. Face à l'assistance de la presse, le président du Conseil consultatif s'est, tout de même, fendu d'une brève réaction à chaud. Il note ainsi la volonté des acteurs nationaux avec lesquels les évaluateurs se sont entretenus, de tenir la présidentielle.

Leur volonté d'y participer. Et leur volonté d'avoir un Président élu à l'issue du scrutin. Il n'en a pas dit plus. à s'en tenir aux différentes déclarations à l'issue des entretiens à la salle Richelieu et les échos des discussions, cependant, chaque courant politique a sa propre idée de la façon d'y procéder. à son arrivée, le 24 juillet, l'équipe d'évaluateurs préélectoraux a prévu de tenir dix-neuf entretiens, avec autant de parties prenantes au processus électoral. Finalement, ils en ont eu trente-quatre, en essayant de diversifier, autant que possible, leurs interlocuteurs.

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Il y a eu la Haute cour constitutionnelle (HCC), la Commission électorale nationale indépendante (CENI), les ministères concernés, le directeur général de la police nationale pour le volet sécuritaire. Le Syndicat des magistrats de Madagascar (SMM), l'Ordre des journalistes de Madagascar (OJM), des représentants de la société civile, ainsi que des membres du corps diplomatique se sont aussi entretenus avec les membres du Conseil consultatif électoral. Ce sont, cependant, les personnalités, partis et groupements politiques qui ont dominé le planning des entretiens d'évaluation. Plusieurs se sont même bousculés pour "solliciter", une rencontre avec les évaluateurs préélectoraux.

Recommandations

"Depuis leur arrivée, ils ont enchaîné les réunions de 9 heures jusqu'à 19 heures au moins, presque tous les jours. Certains politiciens insistaient même pour les rencontrer malgré l'heure tardive", narre un technicien, visiblement soulagé que la mission arrive à son terme. De prime abord, faire partie des entités consultées est, pour certains, une manière de se replacer sur l'échiquier politique national. D'autant plus, que l'idée de mettre en place "une Transition", préélectorale a été un des sujets présentés au Conseil consultatif. Pour d'autres, le but est d'amener la SADC et plus largement la communauté internationale à s'aligner à leur point de vue sur le processus électoral.

Comme indiqué précédemment, chaque courant politique ayant rencontré la délégation du Conseil consultatif, a son idée de la voie idéale pour aller vers la présidentielle. Il y a d'une part, ceux qui soutiennent que le calendrier est déjà officialisé et qu'ainsi, il n'y a plus lieu de remettre en cause le processus. D'autres martèlent la nécessité de revoir les règles du jeu quitte à mettre en place "une Transition", donc.

Certains tambourinent l'existence d'anomalies, des illégalités et des suspicions de tentative de fraude, tout en affirmant leur intention de prendre part à la joute électorale, dont le premier tour est en novembre. La HCC et la CENI, de leur côté rassurent systématiquement sur leur impartialité et sur la bonne marche de l'organisation du scrutin.

Le rapport que l'équipe du juge Dlamini va soumettre à la Commission de paix, sécurité, stabilité et gouvernance de la SADC fera alors la synthèse des multiples avis, tout aussi contradictoire sur le scénario idéal pour qu'il y a une élection présidentielle "libre, juste, transparente, crédible et pacifique". à entendre le président du Conseil consultatif électoral, hier, il faudra également en tirer des "recommandations".

Ce rapport d'évaluation, accompagné de recommandations qui sera également remis aux autorités malgaches devra, de prime abord, être publié dans les prochaines semaines. L'évaluation préélectorale conclue, hier, est un précurseur de la mission d'observation électorale de la SADC. Dans sa déclaration en ouverture de la rencontre avec la presse d'hier, le juge Dlamini indique que cette mission d'observation électorale de la SADC sera déployée dans la Grande île entre octobre et novembre prochain.

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