Les partenaires sociaux ont manifesté leur inquiétude face à la grève du personnel de la Caisse nationale de prévoyance sociale (CNaPS) qui continue.
Front commun. À l'heure où la grève du personnel de la CNaPS s'enlise, le patronat, ainsi que la Conférence des travailleurs de Madagascar (CTM), montent à la charge. Hier à Ambohijatovo, ces partenaires sociaux ont montré leur inquiétude par rapport à la situation de grève qui est devenue pour ces derniers, « latente et obsolète ». Ils demandent ainsi la réouverture totale des bureaux de la CNaPS, tout en évoquant une situation de « grève illégale tant sur le fond que sur la forme ». Le président du Groupement des Entreprises de Madagascar (GEM), Thierry Rajaona, déplore la situation.
« Les grévistes ont entamé la grève lors de l'incarcération du directeur général par intérim de la CNaPS à partir du 30 Juin dernier. Les employés ont cependant continué à manifester, même après que la DGPi ait été libérée et placée sous contrôle judiciaire. Nous déplorons cette situation qui prend en otage les cotisants de la CNaPS et demandons la réouverture sans restriction ni condition des bureaux et l'accès des usagers aux services de la CNaPS, pour le bien des salariés malgaches du secteur privé. » a-t-il annoncé hier.
Solutions
Otages. Malgré le fait que le personnel de la CNaPS a entamé depuis lundi le service minimum de 8 heures à 14 heures, la grogne persiste chez les usagers, surtout les retraités qui n'ont pas perçu leur pension pour le mois de juillet. Les employés de la CNaPS réclament désormais la levée des restrictions budgétaires ainsi que la nomination d'un directeur général. Une situation qui handicape grandement cette société, d'après les représentants syndicaux. Cependant il s'agit d'un énorme coup de massue pour les usagers qui se voient pris en otage.
Surtout que la nomination d'un directeur général pourrait prendre du temps. Pour remédier à cette situation, le patronat, ainsi que la CTM, proposent des solutions. Ils ont invité les responsables à tous les niveaux à « se concentrer sur les priorités à court terme de la CNaPS ». Les partenaires sociaux ont également mis l'accent sur la nécessité de trouver d'urgence une issue pour le devenir des régimes gérées par la CNaPS, notamment celle de la retraite ainsi que de la gouvernance de la société. «
Que chacun prenne les responsabilités qui relèvent de sa compétence, aussi bien l'État que toutes les autorités concernées par la grève. Il y a un autre point essentiel dans cette affaire sur lequel nous nous devons d'insister. Celui du mode d'administration de la CNaPS, car force est de constater qu'il est impératif de procréer à la refonte du code de Prévoyance Sociale », martèle Andriamanana Tiana, chef de file du syndicat « Tolon'ny mpiasa eto Madagasikara ».
Les grévistes exigent actuellement la poursuite en justice et le remboursement de l'argent de la CNaPS par ceux qui ont dilapidé les cotisations au sein de l'institution à diverses fins. Pour ne citer que le cas du prêt de 12 millions de dollars, tiré de la bourse de la CNaPS accordé à Air Madagascar et à Air Austral par l'État il a quelques temps. Une période qui semble lointaine où l'État considérait que l'argent de la CNaPS était à sa disposition.