Madagascar: Ahmad - « Il faut une bonne gestion et un bon entraîneur aux Barea »

L'ancien président de la Confédération africaine de football et de la Fédération malgache de football, Ahmad, affirme qu'il ne fera plus de come-back dans la gestion du football à Madagascar. Son jubilé a été célébré ce week-end à Mahajanga.

Comment trouvez-vous le football malgache après les exploits à la Can 2019 et le Chan 2023?

Je ne peux pas me permettre de dire que c'est seulement ma fédération qui a travaillé pour développer le football à Madagascar. Nous avions eu des partenaires, des présidents de clubs qui dépensent quotidiennement leur argent personnel. à mon arrivée à la fédération, il y avait deux grandes écoles de football à Madagascar. Je salue le geste louable de l'Ajesaia qui a pu mettre en place son école de formation.

C'est vrai que ce n'était pas une académie comme à l'étranger mais ils ont fait à leur manière et cela a apporté ses fruits. Il y a aussi l'académie « Ny Antsika » qui avait apporté sa contribution dans le développement du football. Cette génération a pu aller assez loin (...) Nos jeunes joueurs sont talentueux, mais la plupart s'envolent vers les îles de l'océan indien où le niveau de la compétition est encore bas.

C'est pour ça qu'on a travaillé avec Malabary, avec la génération Bolida, Paulin et tous les autres. C'est le noyau de l'équipe nationale qui a eu pour la première fois à mon arrivée à la fédération, la médaille d'or de la CJSOI. Les juniors ont remporté le Cosafa devant quatorze pays. Cette génération est montée petit à petit. On a pu les envoyer vers la France où les conditions de travail aident les joueurs à s'épanouir.

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Nous avons raté la qualification en 2015 suite à une erreur de la gestion du match de l'entraineur face au Sénégal. C'était là que j'ai eu l'idée de trouver un entraineur étranger malgré nos faibles moyens et Dupuis est arrivé au bon moment, le déclic de notre qualification (...); mais la politique s'implique dans la gestion du football et les politiciens prennent même place au sein de la fédération et détruisent nos travaux effectués.

Qu'est-ce qui manque dans la promotion du football à Madagascar?

Si on arrive à avoir une fédération autonome par rapport à la politique sur le plan managérial, sur la gestion du football, avoir un bon entraîneur qui gère l'équipe nationale avec la fédération; on peut s'exceller dans les compétitions. L'état, les entreprises privées ou étatiques, doivent soutenir la fédération, comme dans d'autres pays. Rôrô a réalisé un exploit extraordinaire.

Normalement le ministère doit trouver des opportunités avec la fédération pour envoyer les entraineurs perfectionnés leurs acquis à l'étranger. C'est facile de les envoyer dans de bons clubs avec des structures en France ou de temps en temps à la Réunion. Il y a toujours un renforcement de capacités qu'on peut donner à un coach car un technicien à ses limites. Si l'état est défaillant, je peux discuter avec le DG du groupe Telma et j'ai mon réseau. C'est le minimum de reconnaissance qu'on doit donner à Rôrô.

Vous soutenez actuellement la préparation des Barea à Mahajanga, quel genre d'appui?

Mayotte vient ici et démontre sa résonnance par rapport à mon implication dans le football au sein de l'océan Indien. L'UFFOI organisait tous les ans une compétition grâce à mon implication avec mes collègues de la fédération et les présidents des ligues (...)

Ils ont pris en charge leur déplacement. Imaginer la préparation des Jeux des îles, les joueurs viennent ici à Mahajanga en transport public. C'est une honte à la nation, cette équipe a quand même défendu la couleur de Madagascar au Chan, car c'est les Barea Chan qu'on a là. On leur a offert des bus pour leur transport. Heureusement que Telma est là pour donner à notre coach Rôrô une voiture à sa disposition (...) C'est pour ça que j'ai dit à mon comité d'organisation de voir ce qu'on peut faire.

Avez-vous l'intention de faire un come-back?

C'est la fin de mon parcours, on n'organise pas un jubilé si on doit encore reprendre d'activité. Pour moi, les parenthèses sont fermées dans la gestion du football mais je peux donner des avis, des conseils. Je n'ai plus rien à prouver. Il faut aussi accepter qu'il y ait beaucoup de jeunes aujourd'hui qui peuvent diriger la fédération. à ce moment-là, je viendrai en conseiller ou en appui.

Mais nous faisons des choses à notre manière. Vous croyez que l'organisation des Jeux des îles est cohérente, non je le dis haut et fort. Un ministre ne doit pas être président d'un comité d'organisation dans tous les pays du monde. C'est une structure parapublique, on nomme quelqu'un à la tête pour préparer les jeux. Le ministre doit être à la tête de la gestion de la préparation des athlètes. Comment il peut faire marier ces deux responsabilités?

Pouvez-vous apportez plus d'éclairage sur la convocation du Bianco en début mai?

Plus on évite de rentrer dans la corruption, plus on vous embête (...) Ça m'a étonné. Je n'ai même pas un bout de terrain à Soalala, je n'ai même pas un arbre et on m'a accusé que je suis complice d'un abus d'autorité pour l'acquisition d'un terrain. On m'a sollicité pour y investir. J'ai demandé de me donner un terrain au bord de la mer et de faciliter l'acquisition au niveau des domaines.

Deux jours après, les gens commençaient à venir me voir que je les soudoie. J'ai appelé le maire, je ne fais pas ça. Puis on m'a convoqué. J'ai entendu à gauche et à droite que j'ai diffusé la convocation, mais est-ce que la convocation a un caractère confidentiel. Je suis convoqué, ça ne fait pas honte... Je viens comme d'habitude avec un statut ou vous devez toujours avoir un avocat, ou un conseiller juridique et un responsable de communication. Spontanément, la population est venue mais je ne suis pas un populiste. Je leur ai dit, ne venez pas au bureau. Si vous venez au bord de la mer je ne conteste pas.

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