La morgue de l'hôpital général de Beni dispose de douze nouvelles places depuis la semaine dernière. Depuis sa création en 2017, sa capacité d'accueil était de quatre places seulement.
Après un plaidoyer auprès de la MONUSCO, elle a obtenu deux conteneurs frigorifiques supplémentaires. L'un des deux a été équipé et aménagé. Il est désormais en service depuis la semaine dernière. L'inauguration de ces conteneurs est intervenue ce mercredi 2 août.
Limiter les contaminations en cas d'épidémie
« Un grand motif de satisfaction», se réjouit le docteur Jérémie Muhindo, médecin directeur de l'hôpital général de Beni. Il explique qu'avec les quelque 520,000 habitants que compte la zone de santé de Beni, quatre places à la morgue publique n'étaient pas suffisantes pour une telle population.
« Auparavant, nous éprouvions des difficultés lorsqu'il s'agissait de conserver les corps. Avec une population d'environ 520 000 habitants, les quatre places ne permettait pas de répondre à la demande », déclare-t-il.
Le médecin fait savoir qu'une morgue est un outil précieux dans une zone comme Beni où plusieurs épidémies d'Ebola ont été enregistrées ces dernières années. Pour se protéger de la maladie à virus Ebola, il est notamment conseillé d'éviter tout contact avec le corps d'une personne décédée d'Ebola.
« La conservation des corps dans une morgue nous permet d'intervenir efficacement pour casser la chaîne de contamination, parce qu'un corps mal géré peut être un agent de transmission facile d'une maladie à caractère épidémique », argumente le médecin directeur.
Quand la morgue publique de Beni ne disposait que d'une capacité de quatre places, une « salle de morts» permettait de garder pendant quelques heures les corps des personnes décédées avant que leur famille ne procèdent à leur inhumation. Ce qui, selon le docteur Jérémie Muhindo, posait des problèmes d'hygiène et, partant, de santé publique.
Une morgue de 50 places
« Avant l'avènement de cet accroissement de la capacite d'accueil, nous avions une partie qui était réservée pour conserver les corps. Mais une conservation pas au froid. Juste une conservation dans des sacs mortuaires. Et les corps étaient gardés dans un coin qu'on appelle salle de morts. La manipulation des corps qui ne sont pas bien conservés crée des risques de transmission de maladies », fait savoir le médecin qui annonce la suppression de cette «salle de morts» depuis la mise en service de nouveaux compartiments de la morgue.
La région de Beni connaît régulièrement des massacres de civils. Pour le docteur Jérémie Muhindo, il était impérieux d'augmenter la capacité d'accueil de la morgue publique.
Mais il estime que la mise en service rapide du deuxième conteneur frigorifique offert par la MONUSCO serait l'idéal. Il affirme qu'avec sa démographie galopante, Beni devrait disposer d'une morgue d'une capacité de cinquante places.
« Beni mérite d'avoir une morgue dont la capacité peut aller jusqu'à cinquante corps. Avec tout ce que l'on connaît ici comme problèmes liés aux massacres et à la criminalité urbaine, nous devons avoir une morgue qui a une très grande capacité pour faire face à cette demande », plaide le médecin.