Alors que la Cédéao réfléchit à une éventuelle intervention militaire contre les putschistes au Niger, une délégation de l'organisation régionale, conduite par le général nigérian Abdulsalami Abubakar, se trouve actuellement à Niamey pour « négocier » avec la junte. Dans le même temps le numéro 2 de la junte nigérienne, le général Salifou Mody, est depuis ce mercredi matin à Bamako, pour s'entretenir notamment avec les autorités maliennes.
Le bimoteur en provenance de Niamey s'est posé sur le tarmac de l'aéroport de Bamako dans la matinée, avec le général Salifou Mody et une petite délégation à son bord.
Le choix du numéro 2 de la junte nigérienne pour ce déplacement ne doit rien au hasard. Salifou Mody s'était déjà rendu au Mali en mars dernier pour rencontrer le colonel Assimi Goïta, le président malien, ce qui lui avait d'ailleurs valu d'être limogé de ses fonctions de chef d'état-major par le président Mohamed Bazoum. Au sein de l'armée nigérienne, il incarne la tendance favorable à un rapprochement avec les juntes au Mali et au Burkina Faso pour lutter contre les jihadistes.
Ce rapprochement est il en train de se concrétiser ? Les juntes malienne et burkinabè ont en tout cas apporté leur soutien aux putschistes nigériens par un communiqué commun affirmant que toute intervention armée serait considérée « comme une déclaration de guerre » à leurs deux pays et qu'elle entraînerait leur retrait de la Communauté économique des États d'Afrique de l'Ouest. Ils ont aussi déclaré refuser d'appliquer le blocus économique décidé par la Cédéao. La junte nigérienne semble dpnc vouloir se rapprocher des autres régimes putschistes ouest-africains.
02:18 Quel sens donner au voyage du général nigérien Salifou Mody à Bamako? Entretien avec Yvan Guichaoua, chercheur, spécialiste du Sahel