Un nouveau rapport de l'organisation Human Rights Watch, publié ce jeudi, s'inquiète du climat pré-électoral au Zimbabwe, et de la répression des droits politiques des citoyens. Des élections générales sont annoncées pour le 23 août prochain.
Face au président sortant Emmerson Mnangagwa, arrivé au pouvoir par un coup d'État en 2017 en renversant Robert Mugabe et candidat à sa réélection, le principal parti d'opposition, la Coalition des citoyens pour le changement (CCC) de Nelson Chamisa peine à faire campagne.
Idriss Ali Nassah est l'auteur de ce rapport de Human Rights Watch, dont le titre, «les écraser comme des poux», est une citation du vice-président zimbabwéen qui évoquait ainsi l'opposition dans un discours l'année dernière. Il a été joint par notre correspondante régionale, Claire Bargelès.
« Il y a de graves inquiétudes en ce qui concerne les droits civiques et politiques, et notamment la liberté politique, la liberté d'association, et la liberté d'expression. Les autorités se servent du système judiciaire criminel comme d'une arme contre l'opposition. Cela signifie que des opposants politiques ont été arrêtés et détenus de façon arbitraire, ou poursuivis injustement pour divers motifs. De plus, l'opposition a été fortement empêchée de mobiliser ses partisans et d'organiser des meetings et des réunions à travers le pays, en amont de ces élections. Ces violations très inquiétantes font penser que pour le moment, les conditions ne sont pas réunies pour que le Zimbabwe organise des élections libres, justes et crédibles ».
Alors que les atteintes aux libertés ont déjà été soulignées lors des précédents scrutins, les préoccupations ont été ravivées en juillet dernier par l'adoption d'une loi dite « patriotique », interdisant de critiquer le pays.
La Commission africaine des droits de l'Homme et des peuples s'inquiète en outre des attaques, « en ligne et hors ligne », que subissent les femmes au cours de cette campagne.