Le chef de l'État a reçu hier une délégation des nouvelles autorités du Niger. Le général Salifou Mody, qui conduisait la délégation, a confié à la presse qu'il était venu remercier le Mali pour la solidarité fraternelle et favoriser davantage les liens en vue de faire face aux périls qui menacent le Sahel
Main dans la main, le Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP) dirigé par le général Abdourahamane Tiani et les autorités de la Transition de notre pays entendent conjuguer les efforts pour faire face à toute intervention militaire qui pourrait déstabiliser l'ensemble de la Région du Sahel. C'est le message essentiel qu'on peut retenir de la visite à Bamako d'une délégation du CNSP du Niger, conduite par le général Salifou Mody.
Les émissaires du général Abdourahamane Tiani ont été reçus, hier au palais de Koulouba, par le président de la Transition, le colonel Assimi Goïta. La rencontre a été élargie au ministre d'État, ministre de l'Administration territoriale et de la Décentralisation, le colonel Abdoulaye Maïga, au ministre de la Défense et des Anciens combattants, le colonel Sadio Camara, au ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le général Daoud Aly Mohammedine. Le chef d'état-major général des Armées, le général Oumar Diarra a également pris part aux échanges.
Pour rappel, après les événements ayant conduit au changement de régime la semaine dernière au Niger, les chefs d'État et de gouvernement de la Communauté économique des États de l'Afrique de l'ouest (Cedeao) et de la Communauté économique et monétaires ouest-africaine (Uemoa), réunis à Abuja au Nigeria dimanche dernier, ont pris des sanctions diplomatiques, économiques et financières contre le Niger.
Pis, ils ont aussi brandi la menace d'une intervention militaire dans ce pays voisin et frère. Au lendemain des annonces faites par ces organisations sous-régionales, le Mali et le Burkina Faso ont réagi avec un communiqué conjoint. Les deux pays qui vivent tous les deux une transition politique, ont prévenu que toute intervention militaire étrangère au Niger sera considérée comme une déclaration de guerre les concernant.
Suite à cette solidarité agissante, le CNSP a dépêché ses émissaires auprès du président Assimi Goïta afin d'expliquer la situation qui prévaut au Niger, mais aussi de transmettre le message de remerciement aux autorités et au peuple malien pour leur soutien indéfectible. «Il s'agissait d'expliquer au président de la Transition, le colonel Assimi Goïta, la situation qui prévaut au Niger. Une situation calme qui permet à tout le monde de vaquer normalement à ses occupations. Aussi, de lui parler des intentions du président du CNSP», a révélé le général Salifou Mody à la presse au terme de la rencontre.
Évidemment, la question sécuritaire était au centre des échanges. De bonnes stratégies sont nécessaires pour faire face à n'importe quelle intervention militaire étrangère au Niger. Pas d'inquiétude. Les émissaires de Niamey retournent rassurés. « Les perspectives en matière de sécurité sont bonnes », s'est réjoui le chef de la délégation nigérienne. Et d'admettre que la coopération entre nos deux pays se porte très bien, notamment dans le domaine de la sécurité au coeur de l'actualité. « Nous sommes venus pour réaffirmer au président Goïta notre attachement à la sécurisation de notre environnement. Une sécurisation par nos Forces de défense et de sécurité propres», a précisé le général Salifou Mody.
Le dirigeant nigérien a loué les efforts qui ont été faits dans le cadre de la lutte contre l'insécurité dans notre espace commun. « Surtout, nous sommes ici pour dire merci pour le soutien que les autorités maliennes de Transition apporteront à notre pays. Parce que, comme vous le savez, depuis quelques jours, un certain nombre de pays ont décidé de procéder à une intervention militaire sur notre territoire.
Choisis que nous pensions être très désastreuses pour notre espace. Et nous nous réjouissons de cette proximité que nous avons avec nos frères du Mali pour faire échec à toute tentative de déstabilisation de notre espace », a conclu le général Salifou Mody.