Afrique de l'Est: Conseil des ministres - L'or saisi aux comores à rapatrier

Madagascar va engager des démarches pour réclamer le rapatriement des 49 kilos d'or saisis aux Comores. L'initiative a été actée en conseil des ministres, hier.

Une saisine officielle. C'est ce que l'état, par le biais du ministère de la Justice, compte effectuer auprès des autorités comoriennes. Une saisine officielle pour le rapatriement des 49 kilos d'or saisis et confisqués à l'aéroport international de Moroni, le 28 décembre 2021. L'initiative de réclamer la restitution de cette cargaison de métaux précieux a obtenu le feu vert du conseil des ministres, hier.

Selon le rapport de cette réunion de l'Exécutif, Madagascar table sur la Convention des Nations Unies contre la criminalité transnationale organisée pour convaincre les autorités comoriennes. Madagascar et les Comores ont tous les deux ratifié cet acte international. S'agissant des biens confisqués, la Convention précitée prévoit, entre autres, que l'état signataire ayant effectué la saisie ou la confiscation, "dans la mesure où leur droit interne le leur permet et si la demande leur en est faite, envisager à titre prioritaire de restituer le produit du crime ou les biens confisqués à l'État partie requérante (...)".

Deux Malgaches font partie des trois présumés contrebandiers arrêtés avec la cargaison illicite d'or à l'aéroport international de Moroni. Les deux larrons ont été rapatriés dans la Grande île, quelques jours après. Seulement, à l'instar de l'affaire des 73,5 kilos d'or saisis à l'aéroport de Johannesburg, le 31 décembre 2020, les métaux précieux n'ont pas été restitués à Madagascar. Selon les informations communiquées à l'époque de la saga sur l'or saisi aux Comores, les démarches engagées par l'état étaient à la fois pour l'extradition et des présumés trafiquants, mais aussi, pour la restitution de l'or.

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Origine de l'or

Bien qu'ils aient accepté l'extradition, tout comme l'Afrique du Sud, les Comores restent de marbre au sujet du rapatriement de l'or. Madagascar revient donc à la charge. Seulement, durant les négociations avec la partie malgache, les autorités comoriennes ont expliqué la raison de leur refus par "des doutes sur l'origine de l'or saisi". Le même argument est avancé par l'Afrique du Sud.

Tout comme les métaux précieux saisis à Johannesburg, par ailleurs, les 49 kilos découverts aux Comores avaient aussi pour destination finale Dubaï. Dans ces deux tentatives ratées, du reste, les présumés contrebandiers ont, à chaque fois, présenté, en guise de pièces justificatives, des factures libellées au nom d'une entité dénommée Mali Metal SARL, à l'endroit de Parpia Gold and Jewels Trading LLC, qui serait basée à Dubaï. Parpia Gold a même déjà revendiqué la propriété de l'or saisi à Johannesburg devant la justice sud-africaine.

Les autorités malgaches affirment que les documents présentés par les larrons arrêtés à Johannesburg et à Moroni sont faux. Dans son verdict, le 18 décembre 2022, pour clôturer l'affaire des 73,5 kilos d'or, le Pôle anti-corruption (PAC), confirme que ces documents ne sont pas authentiques. Jusqu'ici, toutefois, l'Afrique du Sud reste impassible sur la question de la restitution de la cargaison à Madagascar. Reste à voir ce qu'il en sera du côté des autorités comoriennes pour l'affaire de l'or saisi à Moroni.

Ce dossier est toujours en cours d'instruction par la justice malgache. Outre ce même point de blocage pour la restitution des métaux précieux, il y a des faits qui indiquent que ces deux tentatives d'exportation illicite d'or sont les faits d'un même réseau. Faizara Pacheco Azali et Stenny Andrianantenainambinitso, les deux présumés trafiquants arrêtés à Moroni, figurent aussi dans la liste des accusés dans l'affaire de l'or saisi en Afrique du Sud. Le premier est condamné à deux ans de prison ferme, tandis que le second a été acquitté.

Tous deux sont toujours sur le banc des accusés pour l'or saisi aux Comores. A leur rapatriement à Madagascar, en janvier 2022, le ministre de la Justice de l'époque, durant une conférence de presse, a indiqué qu'un arabe et un malgache, qui se trouveraient à l'étranger, seraient les deux cerveaux du réseau de trafiquant d'or. Leurs identités complètes et leurs pays de résidence seraient connus. Il serait aussi plus que temps d'engager une procédure d'extradition contre eux alors.

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