Ile Maurice: Sucre - Des recettes de Rs 76 500 pour 100 tonnes de canne

Le représentant d'une coopérative forte de quelque 500 membres a effectué un calcul à partir du nouveau prix de la tonne de sucre, soit Rs 25 554. Il explique que pour obtenir 100 tonnes de canne à sucre, la culture devrait s'étaler sur environ 3,3 arpents de terre. Ces 100 tonnes de canne à sucre pourraient produire jusqu'à huit tonnes de sucre, dépendant des régions, avec différents taux d'extraction. Donc, ces huit tonnes de sucre permettraient à ce planteur d'obtenir quelque Rs 205 000.

En sus de l'argent obtenu sur le sucre, le planteur recevra une certaine somme pour la bagasse et la mélasse. Avec huit tonnes de sucre, les recettes pour la bagasse seront d'environ Rs 24 400 et pour la mélasse, elles seront de quelque Rs 16 450. Au total, le planteur obtiendra environ Rs 248 000 pour la production de huit tonnes de sucre avec 100 tonnes de canne à sucre cultivées sur 3,3 arpents.

Toutefois, notre interlocuteur a aussi évoqué les dépenses pour le planteur. Toujours pour une culture sur 3,3 arpents, celles-ci se calculent comme suit : pour couper la canne, le chargement et le transport jusqu'au moulin, il faut environ Rs 82 500. Les fertilisants lui coûtent Rs 31 900. Pour les herbicides, incluant les frais de la main-d'oeuvre et de l'eau, il lui faut trouver quelque Rs 26 400. Pour ce qui est de la préparation du terrain, notamment pour le défrichage, le coût est estimé à Rs 16 500. Le transport des travailleurs peut coûter jusqu'à Rs 12 000.

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Au total, les dépenses du planteur sont estimées à Rs 169 300. De ses recettes de Rs 248 000 et en comptabilisant ses dépenses, le planteur devrait se retrouver avec quelque Rs 76 500 pour 100 tonnes de canne à sucre cultivées sur 3,3 arpents. Comparant ce chiffre à celui de 2021, il estime que les recettes ont augmenté par environ 40 %.

Le secteur sucrier aurait encore de l'avenir

Avec le prix du sucre fixé à Rs 25 554 la tonne et en incluant les revenus sur la bagasse et la mélasse, un planteur se retrouve avec des recettes d'environ Rs 30 800 par tonne de sucre. Ce qui est annonciateur d'une très bonne nouvelle pour les planteurs de la canne à sucre. Salil Roy, président de la Planters' Reform Association (PRA), soutient que le secteur sucrier a encore un bel avenir devant lui.

«Avec les nouveaux revenus, c'est un très bon signal. Je lance un appel à mes amis, qui ont abandonné la culture de la canne et je leur demande d'y revenir.» Il dit comprendre pourquoi, avec des revenus qui étaient inférieurs à Rs 25,000, des planteurs se retrouvaient dans la peine mais maintenant, la situation s'est inversée et il est d'avis qu'elle ira en s'améliorant. «Je crois que le pire est derrière nous, en me basant sur la situation internationale.»

Il soutient que les autorités sont venues avec de bonnes mesures durant ces derniers mois, surtout en proposant un plan de replantation. «Ce plan, qui était de Rs 50 millions, est passé à Rs 75 millions lors du dernier budget. Ce n'est pas mauvais, même si nous aurions souhaité que cette somme passe à Rs 100 millions.»

Néanmoins, le président de la PRA estime que les autorités doivent régler le problème de la main-d'oeuvre. «Malgré tous les efforts que font les autorités, notre main-d'oeuvre est vieillissante et les jeunes refusent de travailler dans les champs. Cela décourage les gens à retourner vers le secteur.»

Il lance un appel aux autorités afin de trouver un équilibre concernant la conversion des terres. «Nous avons remarqué qu'au fil des ans, de grandes superficies de terrains de premier choix» ont été converties pour différents projets. «Si cela continue, il y a des risques que la production sucrière baisse davantage et que le prix que nous obtenions ne soit pas bénéfique.»

Concernant le problème de main-d'oeuvre, il nous revient que la Mauritius Cane Industry Authority (MCIA) travaille sur un plan pour le régler. Tout en confirmant l'information, le directeur de cette institution, Satish Parmessur, nous a laissé entendre qu'il en dira davantage dans les semaines à venir.

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