Afrique de l'Ouest: Coup d'État au Niger - La Cédéao et la junte se livrent aussi à une bataille de communication

Il reste trois jours avant la fin de l'ultimatum - le dimanche 6 août - lancé par la Cédéao à la junte qui a renversé le président Mohamed Bazoum au Niger. En plus des sanctions décidées le 30 juillet, l'organisation dit ne pas exclure une intervention militaire s'il n'y a pas de retour à l'ordre constitutionnel. Les chefs d'état-major des armées des États membres sont réunis à Abuja, au Nigeria, pour évoquer les différents scénarios possibles.

Deux visions de ce qu'il se passe en ce moment à Niamey, au Niger, s'opposent. D'un côté, la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) estime que l'action de la junte, qui a renversé le pouvoir le 26 juillet, ne peut pas être qualifiée de coup d'État. Pour l'organisation, en retenant en otage le président Mohamed Bazoum, les mutins se rendent coupables d'un acte criminel et non d'une action politique. Même si une intervention militaire est « la dernière option sur la table », l'emploi de l'expression « détention illégale » donne une autre dimension aux événements.

Ce qui justifie une approche différente, selon Olushegun Adjadi Bakari, ministre des Affaires étrangères béninois, interrogé sur RFI : « Lorsqu'on est face à une prise d'otages ou un kidnapping, on n'est pas dans une négociation ou des propositions. L'objectif premier est de pouvoir faire libérer l'otage, de faire en sorte que le président Bazoum, président démocratiquement élu par le peuple nigérien, reprenne ses fonctions. »

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En face, la junte nigérienne joue la carte de la solidarité avec le Mali, la Guinée et le Burkina Faso. En déplacement à Ougadougou mercredi 2 août, le général Salifou Mody, membre du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), a aussi mis en garde contre les conséquences d'une intervention militaire : « Au cours de nos échanges, nous avons parlé précisément de cette situation, parce que nous ne souhaiterions pas que le Niger devienne une nouvelle Libye. »

Avec cette évocation de la Libye, le général Mody rappelle que l'intervention occidentale en 2011 avait jeté le pays dans l'instabilité. Une instabilité qu'il compte éviter à tout prix au Niger.

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