Afrique de l'Ouest: 63é Anniversaire de l'Indépendance du Bénin - Une fête placée sous le signe de la lutte contre le terrorisme

3 Août 2023

Le Bénin a célébré, ce 1er août 2023, le 63e anniversaire de son accession à l'indépendance. L'événement a été marqué, à Cotonou, par un défilé militaire présidé par le Chef de l'État, Patrice Talon, qui avait à ses côtés son invité d'honneur, le Président de la République fédérale du Nigeria, Bola Ahmed Tinubu.

« Forces de défense et de sécurité, debout ensemble face au terrorisme ». Tel est le thème du 63ème anniversaire de l'accession du Bénin à la souveraineté internationale célébré, hier, mardi 1er août 2023, à travers le pays. À Cotonou, les festivités ont été marquées par un défilé des Forces de défense et de sécurité (Fds) sous la présidence du Chef de l'État, Patrice Talon, qui avait à ses côtés l'hôte officiel de l'événement, le Président de la République fédérale du Nigeria, Bola Ahmed Tinubu. Le Bénin et le Nigeria partagent environ 700 kilomètres de frontière, a rappelé le Porte-parole du Gouvernement béninois, Wilfred Léandre Houngbédji.

Tout s'est déroulé sur la principale artère de la ville de Cotonou, le boulevard de la Marina, plus précisément à la Place de l'amazone. Un endroit qui abrite aussi la statue de l'Amazone. Érigée sur l'esplanade, celle-ci, par sa présence imposante et majestueuse, est devenue une véritable attraction culturelle dans cette ville en plein essor. Surtout en ce jour de célébration de l'indépendance du pays. Ils étaient nombreux, les Cotonois venus répondre présents à l'appel de la Nation, malgré les fines gouttelettes d'eau qui tombaient par moment sur la ville. Pour la postérité, chacun tenait à immortaliser l'événement à travers des prises de vue sous la statue qui, du haut de ses 30 mètres, trône comme une reine en face de la tribune officielle. Des drapelets aux couleurs de la Nation béninoise flottent un partout sur l'avenue servant de cadre au défilé. Dans les tribunes, on peut noter la présence remarquable des chefs coutumiers -appelés, ici, les têtes couronnées- vêtus de leurs boubous traditionnels, les dignitaires du régime, le corps diplomatique ainsi que les différentes composantes des institutions de la République.

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Point d'orgue du défilé

Placé, cette année, sous le signe de la lutte contre le terrorisme, le défilé militaire a été ponctué de plusieurs actes. On peut citer, en premier, la mise en place du drapeau national accompagnée par des sonorités distillées par la fanfare de la Police. Cet acte est suivi par l'arrivée du Chef d'État-major général des armées, le Général de Brigade Fructueux Gbaguidi. Debout dans le command-car, il parcourt les troupes, le poing fermé, tout le long du boulevard. Cette étape du déroulé est suivie du dépôt de gerbes effectué par le Président Patrice Talon au monument nommé « Aux dévoués de la patrie ». Érigé sur le boulevard de la Marina, celui-ci remplace désormais, sur la volonté du Chef de l'État, le monument aux morts.

Les deux Chefs d'État sont précédés à la tribune officielle par l'homme d'affaires nigérian Aliko Dangote, venu renouveler son amitié à Patrice Talon, dit-on. L'arrivée du Président Talon à la loge officielle est ponctuée de manière sporadique par le retentissement de 12 coups de canon comme pour inviter les uns et les autres à se tenir debout pour saluer ensemble avec celui-ci le drapeau national. Puis, vient le moment tant attendu, le défilé militaire dont le point d'orgue a été la parade aérienne effectuée par les nouveaux aéronefs de type écureuil H 125.

Bain de foule

Outre le passage des forces motorisées, la belle parade aérienne qui a engagé plusieurs hélicoptères dans le ciel de Cotonou a été aperçue comme une démonstration de la force de frappe que détient désormais le Bénin dans ce contexte encore marqué par le terrorisme au Sahel et dans certains États d'Afrique de l'Ouest. Ces aéronefs d'une grande capacité sécuritaire, comme l'a souligné le Commandant des troupes béninoises, font partie du dispositif mis en place par l'État du Bénin dans le cadre de la lutte contre le terrorisme. Outre ces équipements, la Garde nationale, avec ses trois pelotons, a également procédé à une démonstration de ses ressources en matière de défense et de sécurité durant cette cérémonie.

Le Président Talon qui n'a adressé aucun mot à l'occasion s'est offert un bain de foule en compagnie de son hôte au terme de la cérémonie pour partager avec ses compatriotes cette commémoration de l'indépendance du Bénin. Cet État, comme certains pays de la côte, a subi quelques attaques terroristes ces dernières années, notamment le long de la bande de terre litigieuse qu'il partage avec le Burkina Faso. L'État béninois a déployé de gros moyens pour permettre à ses forces armées de faire face efficacement aux nouvelles menaces contemporaines.

RÉFORMES INSTITUTIONNELLES

Le Bénin veut atteindre les standards internationaux à tous les niveaux

Le Porte-parole du Gouvernement béninois, Wilfred Léandre Houngbedji, a tenu, lundi 31 juillet, une conférence de presse avec des journalistes venus de pays d'Afrique. M. Houngbedji, qui a saisi cette opportunité pour évoquer les réformes institutionnelles entreprises au Bénin depuis l'avènement à la magistrature suprême du Président Patrice Talon, en 2016, estime que celui-ci est en train de tout mettre en oeuvre pour atteindre les standards internationaux dans ce domaine.

Pour nombre d'observateurs, le Président Patrice Talon est considéré comme un homme qui casse les codes. Ce point de vue a été aussi soutenu, hier, par le Porte-parole du Gouvernement béninois. Wilfred Léandre Houngbedji, qui animait une conférence de presse en prélude aux festivités de la fête nationale de l'indépendance du Bénin (1er août) avec des journalistes venus des pays de l'Afrique de l'Ouest, s'est surtout appesanti sur les réformes institutionnelles majeures entreprises sous le magistère du Président de la République du Bénin, Patrice Talon, depuis 2016. Ces réformes, dit-il, sont en train de conduire ce pays à l'émergence et au développement. Aucun secteur d'activité de la vie publique au Bénin n'a été épargné par ces réformes qui ont soulevé, au tout début de leur mise en oeuvre, l'ire de certaines populations, a reconnu Wilfred Léandre Houngbedji.

Il cite en premier les réformes concernant la limitation du nombre de partis politiques au Bénin. Le Président Talon s'est engagé, en 2016, non pas à interdire la création de partis politiques, mais d'avoir des partis forts et fiables, a affirmé M. Houngbedji. C'est ce qui a abouti à n'avoir que trois grands partis à l'Assemblée nationale du Bénin durant cette législature. « La démocratie béninoise était un vrai paradoxe avant 2016. Jusqu'à cette date, aucun parti politique n'avait le privilège d'accéder seul au pouvoir. Lors des élections, ces partis étaient obligés de se rabattre sur des oiseaux rares, de sorte qu'il n'y avait pas d'homogénéité dans l'action politique. Dans un tel contexte, les besoins de réformes politiques étaient inéluctables : faire advenir de grands partis capables de conquérir le pouvoir », a-t-il indiqué. Le système partisan a été ainsi réformé et cela a permis d'avoir des entités viables.

Le parrainage est également instauré pour mieux clarifier le jeu politique en termes de représentativité dans les 77 communes que compte le Bénin, note le Porte-parole, également Secrétaire général adjoint du Gouvernement. Le statut de l'opposant a été aussi adopté ainsi que le financement des partis politiques existants dans le landerneau politique béninois, a souligné Wilfred Léandre Houngbedji. Aujourd'hui, le Bénin est passé de 279 partis avant l'arrivée du Président Talon au pouvoir à environ une vingtaine de partis, a-t-il déclaré. Selon lui, cette clarification du jeu politique dans le pays a permis de mieux soutenir l'action publique au profit du développement. S'y ajoute aussi l'article 42 de la Constitution béninoise qui stipule que « nul ne peut, de sa vie, effectuer plus de deux mandats au Bénin ». « Que cela soit consécutif ou discontinu, personne ne peut faire plus de deux mandats dans notre pays », insiste la voix du Gouvernement béninois.

La bonne gouvernance au cœur de l'action

Sur le plan économique, le Bénin, qui était dans une situation peu favorable en 2015, surtout marquée par une corruption endémique, a aussi entrepris des réformes salutaires. En effet, comme le souligne son Porte-parole, le Gouvernement s'est engagé dans ce qu'il appelle « la transformation structurelle de l'économie ». « Il nous fallait une économique robuste et résiliente pour soutenir le développement », a dit M Houngbedji. Une plateforme électronique de dénonciation a été créée. Elle permet à tout citoyen d'alerter les pouvoirs publics sur les cas de fraude ou de corruption. « Aujourd'hui, au Bénin, quand on dresse un rapport d'audit, le Gouvernement s'en saisit automatiquement et le dossier va en justice. Ensuite, le concerné répond immédiatement à la justice, quel que soit son statut ».

Sur un autre registre, une discrimination positive a été accordée aux femmes grâce à la révision constitutionnelle intervenue dans le pays en 2019. « Beaucoup de réformes ont été également engagées pour assurer la transparence à travers la dématérialisation des procédures. Il s'agit là de réduire les risques de corruption. Aussi, mentionne-t-il, le droit à la grève qui a été refusé pour certains corps de métiers comme la santé a été revu. « Le droit de grève a été reformulé. Les médecins, par exemple, ne peuvent plus faire la grève, car cela met en danger la vie des personnes. Pour soutenir cette mesure, il a été procédé à une augmentation des salaires dans tous les secteurs. Ainsi, 130 milliards de FCfa ont été déboursés, cette année, en soutien au pouvoir d'achat des populations. Des revalorisations de salaires et des sursalaires font que certains salariés ont même obtenu plus de 30 % de plus sur les salaires », a informé Wilfred Léandre Houngbedji qui note surtout la bonne gouvernance qui a été érigée en règle dans l'action publique béninoise.

« Outre les réformes structurelles que nous avons engagées, l'érection de la bonne gouvernance comme le socle de l'action publique a été le secret de la gouvernance du Président Talon comme il l'a soutenu à l'issue de sa tournée de reddition de comptes au terme du premier quinquennat. Beaucoup d'assainissements ont été effectués dans les finances publiques. On lève plus d'impôts qu'avant 2016. La base fiscale a été élargie et la Tva collectée est systématiquement reversée à l'État à travers l'instauration de la facture normalisée. Le taux d'endettement tourne autour des 53 % alors que la norme standard au niveau régional est de 7 0%. C'est tout cela qui conforte l'action gouvernementale au profit des populations », a indiqué le Porte-parole du Gouvernement béninois.

PRATIQUE DE LA MÉDECINE AU BÉNIN

1000 structures sanitaires fermées pour assainir le secteur

Le Bénin, sous le Président Patrice Tallon, a engagé une série de réformes pour améliorer la santé des populations et booster ainsi les indicateurs. Et l'une des mesures phares prises a été justement la fermeture de 1000 structures sanitaires privées pour assainir le secteur.

Le Ministre de la Santé du Bénin, Benjamin Hounkpatin, s'est entretenu, hier, avec des journalistes de la sous-région ouest africaine en séjour à Cotonou, dans le cadre d'un voyage de presse, pour expliquer le sens de la série de réformes engagées par son pays pour améliorer la santé des populations. L'une des mesures a été le retrait du droit de grève dans le secteur de la santé. Le président Patrice Tallon a fait savoir que cette décision est irréversible.

« Cette réforme majeure a créé presqu'un tsunami. Elle a été l'outil qui a permis d'engager des réformes importantes dans le secteur de la santé de notre pays », a souligné le Ministre. Sans cette réforme, dit-il, rien ne pouvait être développé de manière efficiente dans le secteur. « Il y a toujours des mouvements récurrents dans la santé et ce sont les populations qui en paient les conséquences au prix de leurs vies », a déploré Benjamin Hounkpatin, gynécologue de formation et ancien syndicaliste de la santé.

Cependant, il s'empresse de préciser que cette décision n'a pas entamé, de manière structurelle, le dialogue entre l'État et les partenaires sociaux du secteur de la santé au Bénin. « Cela n'a réduit, dans aucun cas, la qualité du dialogue social au ministère de la Santé. Le droit de grève n'exclut pas le service minimum et il fallait prendre des mesures draconiennes. Mais l'État entretient un dialogue constructif avec l'ensemble des partenaires sociaux. Et les plateformes revendicatives font toujours l'objet d'une attention particulière de la part du Gouvernement à travers des cadres de concertation», martèle le Ministre.

L'État a aussi procédé à la fermeture de plus de 1000 structures sanitaires privées qui travaillaient en toute illégalité, a-t-il ajouté. « Cela a permis d'assainir le secteur et d'assurer une qualité des soins aux populations. D'autres mesures réglementaires ont été aussi prises dans le secteur pour protéger davantage la santé des béninois », a dit Benjamin Hounkpatin.

«Pour la première fois, le Bénin a créé une loi qui protège la santé des populations à savoir définir le cadre qui doit encadrer l'exercice du droit à la santé. En 2020, le Bénin s'est doté d'une nouvelle loi pharmaceutique qui encadre l'exercice », a affirmé le Dr Hounkpatin. Des initiatives qui ont été accompagnées par plusieurs projets de réhabilitation et de construction d'infrastructures sanitaires à travers le pays.

Outre ces deux mesures, l'État s'est aussi attaqué à une autre équation : le double exercice qu'effectue le personnel public de la santé. « Pour améliorer le service dans les structures publiques, on s'est attaqué aussi au double exercice qu'effectue le personnel public médical et paramédical qui délaisse le secteur public où ils reçoivent leur rémunération à la fin de chaque mois pour aller officier dans le secteur privé en créant un détournement des patients vers ce secteur », a souligné le Dr Hounkpatin. L'État, pour trouver la parade à ce phénomène que le Bénin partage avec beaucoup de pays, a facilité librement pour ceux qui le veulent, le départ définitif du secteur public vers le privé. Mais, comme le souligne le Ministre de la Santé, « il n'y a pas eu plus d'une dizaine de départs. Ce qui montre la justesse de cette réforme ».

D'autres séries de réformes ont été aussi engagées de manière urgente. Il cite notamment le cas des évacuations sanitaires. Celles-ci, pendant des années, constituaient la vache laitière pour beaucoup de personnes. Chaque année, l'État dépensait près de 15 milliards de FCfa pour assurer ces évacuations. Il a été décidé d'arrêter la saignée pour travailler avec une société pour s'occuper « de bout en bout » du processus qui va du départ des patients, leur suivi logistique jusqu'à leur retour au pays. Cela a permis de réaliser près de 5 milliards d'économie avec une meilleure qualité de service.

CONSTRUCTION DU CENTRE HOSPITALIER INTERNATIONAL DE CALAVI

Le Bénin bientôt à l'ère de la médecine nucléaire

En construction depuis septembre 2020, dans la commune d'Abomey Calavi, à une quinzaine de kilomètres de Cotonou, le Centre hospitalier international de calavi (Chic) ambitionne d'installer le Bénin dans l'ère de la médecine nucléaire, a indiqué le Ministre de la Santé, Benjamin Hounkpatin. L'infrastructure, dont les travaux sont exécutés à hauteur de 85%, va réduire les évacuations sanitaires vers l'étranger pour nombre de patients béninois, voire ceux de la sous-région, note le Ministre. D'un coût d'environ 100 milliards de FCfa, ce projet du Gouvernement du Président Talon sera livré, selon les prévisions, en février 2024. Il est construit en partenariat avec des structures étrangères européennes. Sur le terrain, même si les prises de vue ont été interdites, le visiteur peut se rendre compte que c'est une infrastructure de dernière génération qui est en construction à Calavi, juste à la sortie de la commune de Cotonou. « Une structure hospitalière universitaire similaire, on n'en trouve qu'en France et au Canada », a laissé entendre le chef de chantier trouvé dans les lieux.

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