Congo-Brazzaville: Les souvenirs de la musique congolaise - Du groupe vocal 'Les Orphelins' aux 'Grands Orphelins'

Dénommé au départ les Orphelins, le groupe opta plus tard pour la dénomination « Les Grands Orphelins » à la suite de sa brillante et passionnante épopée dans l'arène musicale congolaise.

Créé en 1967 et constitué au départ essentiellement par des jeunes élèves dont l'âge varie entre 18 et 20 ans, le groupe vocal se dénomme Les Orphelins à cause d'un manque d'encadrement et de soutien. Sous la férule d'Okemba Jean François Nelly (fondateur) et Elangui Aimé (co- fondateur), le groupe a comme ossature : Okemba Jean François Nelly, Elenga Joseph, alias Elington, Elangui Aimé (guitaristes), Ondon Henry Kalins, Afoumboule Jupiter, Ossindza Roger Marie Chantal, Yima Noël, dit Fuscos, Maboueta Tembe Edouard Edo, Akouala Féli, Goma Jean Damacène, alias Santa Marconi, (chanteurs), à noter également la présence des chanteuses Ibata Marie Hélène et Nguelele Parfaite ensuite des artistes, en l'occurrence Obelinki Honoré, Oko François Okson, Ntsonde Hervé (chanteurs) feront leur entrée dans le groupe au cours de l'année 1972 à la suite de la défection des chanteurs Goma Jean Damacène, Yima Noël Fuscos et Oko François Okson, partis créer l'orchestre « K achamankoy » de Ouenzé.

Au plan artistique, le groupe excella dans les chansons engagées dites révolutionnaires (comme tous groupes vocaux de l'époque) et soutient au Parti congolais du travail (PCT), au président Marien Ngouabi, et autres chansons ayant trait à la vie courante, ponctuées par la mime et les danses Rumba, Jobs et Zébola.

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Il sied de noter que l'arrivée dans le groupe en 1968 de la célèbre chanteuse Mbouale Joséphine Bijoux, ancienne sociétaire de l'orchestre Mantalokoka fut un événement qui apporta une plus-value dans le groupe. Ainsi des titres tels que « Kimvuama ya Congo », « Au secours Paracommandos » (fut un bestseller que la Voix de la révolution congolaise diffusait en tout temps, en guise de soutien au président Marien Ngouabi à cause du coup d'Etat avorté de Pierre Kinganga le 23 mars 1970), « la vérité », « Conférence nationale », « Elombé na yo mokili ézala », « Pamba », « Samba-Samba », illustrèrent le soutien au PCT et aux autorités congolaises.

Par contre « Mwana kéba », « Mwana oh mwana soki olongoué na kelasi », « Célestine », « Ngonga ebéta na ndako na yo », « Mado », « Alphonsine », « Tété » furent des chansons à caractère éducatif. « Petit poisson deviendra grand, il suffit que Dieu lui prête vie », disait le poète. En effet, les Orphelins élèves devenus grands au fil du temps bénéficièrent du soutien de l'encadrement des autorités de l'arrondissement 3 Poto-Poto et des membres de la JMNR (Jeunesse du Mouvement national de la révolution) de la Fédération n° 4 de Poto-Poto qui leur octroyèrent un siège au n°65 de la rue Banda, et Mfumu Fila Saint Eudes (drummer et manager du groupe), et de l'introduction des instruments modernes drums et accordéon dans leur style musical, le groupe vocal nanti d'une certaine expérience au regard de leurs prestations à Brazzaville et autres localités du pays entre autres Makoua, Ouesso, Boko, Kinkala, Dolisie, Pointe-Noire... opta pour la dénomination « Les Grands Orphelins ».

Sa brillante et passionnante épopée fut également marquée par des mémorables concerts à Bangui (RCA) en 1972, à la Maison Commune de Poto-Poto en 1975 et celui de la Mairie centrale devant le président Marien Ngouabi en 1977 prélude à la fête de l'URFC (Union révolutionnaire des femmes du Congo). Ladite épopée fut sanctionnée par la décoration du groupe à la Médaille d'honneur par le président Marien Ngouabi à l'occasion du 2e congrès extraordinaire du PCT, agrémenté par "Les Grands Orphelins" et de l'obtention du 2e prix de la chanson révolutionnaire.

De la disparition du groupe

Le recrutement dans la Fonction publique de certains membres du groupe sur instruction du président Ngouabi au regard de leur situation sociale, ces derniers devenus agents de l'Etat se consacrèrent exclusivement à leurs obligations professionnelles, et le climat d'incompréhension qui régna en leur sein dans le cadre de la nouvelle gestion du groupe furent à l'origine de la dislocation du groupe au cours de la décennie 1980. Fin.

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