Une route d'Ambatolampy Antehiroka a été le théâtre d'une manifestation, hier matin. Très tôt, ses habitants ont barré la circulation avec des bidons jaunes, des pneus qu'ils ont brûlés et des déchets qu'ils ont récupérés d'un bac, enfuis sous les ordures, et éparpillés sur la chaussée. Ce quartier est touché par plusieurs problèmes. « Nous n'avons plus d'eau depuis mardi soir. Les ordures n'ont pas été ramassées depuis des mois et jonchent la route. De surcroît, l'électricité est coupée », crient les habitants de ce quartier, hier. Ces problèmes affectent leur quotidien. « Je n'arrive plus à vendre mes fruits. Avec ces odeurs nauséabondes, causées par les déchets, plus personne ne s'arrête devant mon étal », déplore Bakoly Razafiarisoa, vendeuse de fruits, près d'un bac à ordures. Elle porte un masque pour ne pas sentir l'odeur des déchets. Mais ce n'est pas gagné. Difficile de dissimuler les mauvaises odeurs dégagées par ces déchets non ramassés depuis plusieurs mois.
Réappovisionnement
Avec la pénurie d'eau, certains ménages se priveraient de repas. « Nous n'avons pas d'eau pour préparer nos repas. 20 litres d'eau coûtent 1.000 ariary à Andranomena ou à Amboaroy. C'est cher », témoigne Josué Rakotoasimbola, un habitant du quartier, devant une longue file de bidon jaune, devant une borne fontaine. Ils réclament le réapprovisionnement en eau et en électricité, le ramassage des ordures. La Société municipale d'assainissement (SMA) a déjà envoyé deux camions dans ce quartier pour ramasser les ordures, hier. « La Jirama devrait nous envoyer un camion-citerne d'eau, en attendant que les choses s'arrangent », indiquent-ils. Cette manifestation risque de faire tâche d'huile et de s'enraciner. Les problèmes d'eau, d'électricité et d'ordures touchent plusieurs quartiers à Antananarivo.