Elle est polyvalente, c'est confirmé ! Après le salegy, l'afrobeat, le dancehall, elle propose une autre cadence à ses convaincus. La Lady Boss n'est pas une puriste... Tout comme elle exprime ce qu'elle adore, elle aborde ce qu'elle abhorre ! Le 31 juillet 2023 dernier, la chanteuse surprend les auditeurs. Elle accouche de « Tsy matin'ny mosavy », en posant sa voix sur un instrumental sombre, la drill. Tence Mena rappe comme une américaine de Chicago. Un véritable exploit pour une chanteuse de tsatotsatoko.
Comme une baleine majestueuse, à son aise dans l'océan, l'artiste nage dans la tendance. Même les rappeurs de la nouvelle génération remuent leur tête en l'écoutant cracher des punchlines dignes de Missy Elliott. Sur une chanson de 3 minutes 42', la féministe rouge met en garde ceux qui tentent de contre-carrer son plan. La drill, ce courant musical qui passionne les adolescents malgaches, intéresse actuellement les artistes de toutes catégories d'âge.
S'y mettre démontre qu'ils sont connectés, il faut, bien évidemment, suivre la vague. Bien que cela soit difficile, Tence Mena est suffisamment forte et confiante pour suivre chaque mesure de la mélodie. La Lady Boss n'avait pas l'air d'une débutante. Cet atout est sûrement dû à son sens de l'ouverture. Par dessus tout, elle a un mari et deux enfants imbibés de culture urbaine. Cet environnement permet à la diva de progresser. Le public est entièrement persuadé qu'en atteignant ce niveau, la chanteuse n'a guère de limite.
Son inconditionnel, Mamy Raharitriniela a une mémoire d'éléphant, il se rappelle d'une émission télévisée de longue date à laquelle la Lady Boss était invitée. « Je m'en souviens bien, je regardais la télé, comme par hasard je suis tombé sur une interview. Oui, c'était en 2012. L'animateur a invité mon idole. La question était, quel est ton rythme ? Elle a répondu, la musique n'a pas de frontières ! ». Une bonne réponse ! Les années passent, elle a survécu malgré les injures et les intimidations. Les détracteurs, elle les regarde dans son rétroviseur. « Tsy matin'ny mosavy », car Tence Mena se moque des haineux.