Dakar — Le chef de l'État, Macky Sall, a réceptionné, jeudi, à Dakar, le premier patrouilleur lance-missiles sénégalais dont l'acquisition marque « une nouvelle étape dans la montée en puissance de la marine nationale sénégalaise », a constaté l'APS.
« C'est une nouvelle étape que nous marquons aujourd'hui dans la montée en puissance significative de la marine nationale », a-t-il déclaré, en parlant de la réception de ce patrouilleur dénommé « Le Walo » et « doté de missiles antisurface et antiaérien, d'une artillerie embarquée et de moyens de surveillance et défense à vue de dernière génération. »
« Le Walo » peut à la fois effectuer des missions d'actions conventionnelles de préservation de l'intégrité du domaine maritime et des opérations de soutien à une action interarmées, a expliqué le président Sall, lors de la cérémonie de réception et de baptême du nouveau patrouilleur de haute mer sénégalais.
Outre le Premier ministre, Amadou Ba, le ministre des Forces armées, Sidiki Kaba, était présent à cette cérémonie, de même que le chef d'état-major de la marine nationale, le contre-amiral Abdou Sène.
Ce patrouilleur porte le nom du Walo, un royaume situé entre le nord du Sénégal et le sud de la Mauritanie, un des derniers issus de l'éclatement de l'empire du Djolof.
»Le Walo, terre d'histoire glorieuse et diversité socio-culturelle, est l'image de notre armée, respectable de toutes les composantes sénégalaises, d'où le concept +armée nationale+ qui fait notre fierté », a souligné Macky Sall.
« Au-delà de l'ancien royaume, le Walo, en tant que continuité géographique du fleuve Sénégal, est une terre baignée d'eau par excellence. Il est donc tout à fait indiqué que ce terroir béni des eaux donne son nom à des fleurons de notre marine nationale », a ajouté le chef de l'Etat.
« Le Walo », grâce à sa « dimension multifonctionnelle », est appelé à « travailler avec d'autres intervenants en mer dans une démarche de mutualisation des moyens ».
« Ainsi, avec ses embarcations rapides, Le Walo est en mesure d'effectuer des missions de sécurisation des plateformes pétrolières et gazières offshore, de lutte contre la pollution marine, la piraterie et autres trafics illicites ainsi que des actions de recherches et de sauvetage en mer », a assuré le chef de l'État.
Macky Sall a magnifié « la capacité d'endurance du navire qui lui permet de mener avec efficacité une surveillance en profondeur des approches maritimes et de patrouiller partout dans le Golfe de Guinée, de Dakar à Luanda (Angola), contribuant ainsi à l'effort régional de sécurité maritime collective dans le cadre de l'architecture du code de conduite de Yaoundé ».
Le chef de l'État a annoncé « la validation du projet d'acquisition d'un bâtiment de soutien logistique en vue du remplacement des engins de débarquement et des chars qui sont en fin de potentiel ».
Ce premier patrouilleur lance-missile de haute mer est le premier d'une série de trois patrouilleurs de haute mer 58 S que l'État du Sénégal a commandés au chantier naval Piriou » (France).
Le navire « Le Walo » a quitté Brest (France), le 28 juin 2023, pour entamer un périple qui l'a mené dans les espaces maritimes de l'Espagne, du Portugal, de la Mauritanie et du Maroc, selon une note publiée dans la revue de la marine nationale sénégalaise par le chef de service à bord du patrouilleur de haute mer, l'enseigne vaisseau de première classe Mory Diagne.
Durant la traversée, le dernier-né de la flotte de la marine nationale a fait une escale de deux jours au port de Casablanca, au Maroc.
« Le Walo a été ainsi une vitrine diplomatique du Sénégal en servant au renforcement des relations bilatérales en général et de la coopération militaire en particulier entre Dakar et Rabat », note l'enseigne de vaisseau de première classe Mory Diagne.
« Le navire a également navigué dans le golfe de Gascogne réputé pour ses tempêtes violentes et ses mauvaises conditions métrologiques. Toutefois la préparation minutieuse de la traversée combinée à la réactivité de l'équipage et à la robustesse du navire a permis de naviguer en toute sécurité", écrit-il.