Afrique: Des conteurs africains et roumain croisent leurs paroles aux 9-èmes Jeux de la Francophonie

Kinshasa, 3 août (APS) - La Sénégalaise Aminata Khoussa dit »Mina », la Roumaine Serban Ionna Alina et le Nigérien Mamane Ino Salifou ont croisé leurs paroles pour sensibiliser sur »la prudence et la patience » à travers des histoires inspirées de leur tradition et racontées lors des séances du concours contes sur le podium du centre Wallonie Bruxelles de Kinshasa.

Selon eux, ces deux qualités sont nécessaires dans la vie quotidienne. Partageant la même envie de dire des contes, les trois artistes font partis des 17 conteurs francophones en compétition dans le cadre des 9-èmes jeux de la francophonie au Congo-Kinshasa (28 juillet - 6 août).

Si les deux conteurs africains, la Sénégalaise Mina et le Nigérien Mamane Ino Salifou, se sont inspirés de contes traditionnels africains, la Roumaine Serban Ionna Alina a, quant à elle, présenté une pièce autobiographique tirée de sa descendante »Jitan ».

La conteuse sénégalaise, dans un thème tournant autour de l'insouciance des enfants, a invité à la prudence dans son récit, un conte tiré de son livre intitulé "les contes de Khoussa Madior". Dans une prestation d'environ 13 minutes, elle met en exergue un duel entre le bien et le mal, tout en démontrant comment le bien finit toujours par triompher. Il s'agit, selon elle, d'une prise de conscience à l'égard des enfants, afin qu'ils sachent faire attention face aux adultes qui viennent souvent en dissimulant de mauvaises intentions avec des bonbons pour essayer de leur faire du mal.

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Dans son histoire, Mina parle d'une bande de quatre enfants vivants dans un village, qui, dans leur insouciance partagent, une vie paisible sans savoir qu'ils seront victimes d'une supercherie d'une adulte. Il y avait dans cette bande, un garçon et trois filles dont l'une répondant au nom de Aïda était sage et très avertie.

Cette dernière, par sa sagesse à sauver ses amis de la griffe d'une sorcière nommée "Rania", est une femme méchante et laide qui était sous la malédiction pour avoir fait beaucoup de mal aux autres. "Une fois qu'elle s'est approchée des enfants, elle leur offrit des friandises et commença à dire 'beauté, viens à moi' et ces derniers étaient devenus très laids et elle belle", raconte-t-elle.

Elle souligne que la plus maline de tous, Aïda, avait répété des paroles apprises auprès de sa grand-mère pour déjouer le sort et sauva ses amis de cette emprise. Mina a ainsi invité les enfants à être prudents dans la vie à travers ce conte.

Quant à la Roumaine Serban Ionna Alina, elle se dit heureuse de ne pas être née pendant l'esclavage du peuple gitan appelé encore »les gens du voyage » dont elle est issue. A travers son conte, une autobiographie, elle relate cette souffrance qu'elle a vécue dans son enfance auprès de ses parents à cause de leur appartenance ethnique, un peuple originaire de l'Inde et qu'on retrouve aujourd'hui en Europe de l'Ouest.

Son conte raconte l'histoire d'une fille calme, dont la vie n'a pas été facile à cause de la pauvreté de ses parents. "Personne à l'école ne savait que je vivais dans un endroit sale, où je jouais le rôle d'arbitre entre ma mère et mon père pendant leurs disputes. Des conditions de vie difficiles", conte-t-elle.

Dans son récit, elle raconte comment la dernière dispute entre ses parents avait changé sa vie, car les deux se sont séparés après une dispute et elle est partie avec sa mère. »Je me suis réveillée quand une énorme dispute a éclaté entre eux. La séparation s'en est suivie et je suis partie habiter ailleurs avec ma mère », témoigne-t-elle. Le récit se termine par un drame après une dispute entre la propriétaire de la maison de location et sa mère qui sera condamnée à 10 ans de prison ferme après la mort par crise cardiaque de cette dernière.

Le conteur nigérien Mamane Ino Salifou raconte pour sa part l'histoire d'une jeune femme dénommée Hadjaratou et de son mari Koro, à qui la vie a souri à cause de sa sagesse. Cette femme dont la beauté ne laissait personne indifférent, était ce qu'il avait, selon son auteur de plus humain, de plus gentil et généreux de coeur.

Elle était tellement sage que même lorsque le dénommé "Yero", la taquinait, elle "souriait. Lui se taisait et elle continuer son chemin". Son choix pour le mariage avait choqué tout le village à cause de la laideur de l'homme. "Après plusieurs années de mariage, le couple n'avait ni enfant ni argent. Tout ce qu'ils entreprenaient afin d'améliorer leur vie, échoué lamentablement", raconte l'artiste, soulignant que le couple était tellement pauvre qu'il était obligé de ramasser des bois dans la forêt pour aller les vendre. Un jour, alors que les deux marchaient dans la forêt, Hadjaratou s'arrêta brusquement, sans voix et tremblante à cause d'une chose qu'elle avait vue...

L'artiste conteur Salifou qui a eu une formation en art et culture à l'université de Niamey, indique dans cette histoire, que la patience doit faire partie de la vie quotidienne.

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