Le ministre du Commerce et porte-parole du gouvernement justifie la dissolution du parti Pastef par une apologie excessive de la violence. En conférence de presse hier, jeudi 3 août 2023, Abdou Karim Fofana, a lourdement chargé le parti du maire de Ziguinchor, Ousmane Sonko, actuellement en détention à la prison de Sébikhotane.
«L'ex-parti Pastef est le symbole de la division mais aussi de la violence», a dit le porte-parole du gouvernement, Abdou Karim Fofana, justifiant la dissolution de cette formation politique. Parlant toujours des raisons à l'origine de la dissolution du Pastef, Abdou Karim Fofana d'affirmer : «nous avons un mouvement politique Pastef qui n'a qu'un triptyque : l'invective, la manipulation et la violence».
Il ajoute, dans ce sens, que les déclarations de son leader, Ousmane Sonko, n'ont pas été de nature à créer une stabilité politique. Il cite, entre autres, l'invite aux Sénégalais d'être prêts pour faire face au régime ou encore celui demandant à faire partir le président de la République, Macky Sall, du palais. Au-delà de ça, il cite l'appel exigeant aux jeunes, une résistance aux Forces de défense et de sécurité.
Le porte-parole du gouvernement déplore aussi la déclaration d'Ousmane Sonko appelant l'Armée à prendre ses responsabilités. Toujours, selon Abdou Karim Fofana, «les propos les plus répréhensibles sont d'estimer que les jeunes sont assez entrainés et qu'il suffit de leur donner des armes pour en faire des combattants».
Chargeant toujours le Pastef, Abdou Karim Fofana pense que la stratégie de défense adoptée par le camp du maire de Ziguinchor est la plus violente de l'histoire politique sénégalaise. «Depuis 2021, un nombre d'appels à l'insurrection, une promotion de la violence qui n'a jamais existé au Sénégal. Entre 2021 et 2023, en deux ans, Pastef, son organisation, les appels à l'insurrection, ont fait plus de morts que toute l'histoire politique du Sénégal, de 1960 à 2023. On n'a jamais eu autant de morts, autant de manifestations», a-t-il avancé.
Répondant à une question sur la dissolution du Pastef, avant le jugement de son leader Ousmane Sonko, arrêté pour appel à l'insurrection et d'autres faits, le porte-parole du gouvernement trouve que la dissolution d'un parti politique ne dépend pas d'une décision judicaire. «La dissolution d'un parti n'est pas liée à un procès ; c'est une autorisation administrative. C'est d'abord une régie de déclaration : vous avez des obligations et si vous ne les respectez pas, l'autorité administrative a le droit de retirer l'autorisation».
Une semaine avant l'arrestation de leader du Pastef, Abdou Karim Fofana avait justifié la levée des barrières autour de son domicile par une accalmie de la tension politique. Le fait qu' Ousmane Sonko soit arrêté peu de temps après est du ressort exclusif du Parquet, a-t-il justifié. «Le Procureur est le maître des poursuites. Après la commission des faits, il a dix ans pour procéder à une arrestation. C'est au Procureur de voir le moment opportun».
Abondant dans le même sens, le ministre des Affaires étrangères, Aïssata Tall soutient : «il fallait un faisceau d'actes pour soutenir l'infraction. Le gouvernement n'ouvre pas seulement une information parce qu'il veut le faire ou qu'il veut liquider un opposant politique. Dans toutes ses postures, il voit de la façon la plus objective et la plus légale comment procéder. Le gouvernement est dans une cohérence d'actes».