La population du Sud-Kivu réclame justice pour tous les massacres commis dans cette province au cours de vingt dernières années. Elle s'est exprimée ce jeudi 3 aout lors de deuil collectif tenu au bureau de coordination de la société civile locale, à l'occasion de la commémoration de la journée du génocide en RDC.
Le deuil collectif en mémoire des victimes des guerres en RDC est une initiative de la Coalition congolaise pour la justice transitionnelle (CCJT). Elle réclame réparation des victimes avec poursuite des auteurs, pour l'éclatement de la vérité et la garantie de non-répétition des massacres.
Nene Bintu, vice-présidente du bureau de coordination de la société civile donne la motivation de ce deuil collectif, insiste sur le réparation effective des préjudices :
« On est parvenu à obtenir la loi sur la réparation. Cette loi avait été promulguée par le chef de l'Etat l'année passée. Cette loi prévoit la célébration du Geno-Cost (Génocide pour des gains économiques). Mais, toutes les victimes n'ont jamais obtenu réparation. Notre cri d'aujourd'hui, c'est de voir l'application effective de cette loi par rapport à cette réparation-là ».
Ce deuil est organisé en mémoire des victimes des massacres de Kasika, Mutarule, Kavumu, Makobola et bien d'autres encore. Le sociologue Phillipe Kaganda, explique :
« La consécration de date du 2 aout par le chef de l'Etat de rappel de mémoire de nos martyrs est très significatif. D'abord, c'est de renouer avec l'histoire, une histoire douloureuse. Et la deuxième signification, c'est celle de se projeter dans l'avenir. Et ce moment de deuil est particulier pour le Sud-Kivu, pour la partie Est de la RDC et pour la RDC toute entière ».
Des mouvements des jeunes, des femmes et des journalistes ont pris part à ce deuil collectif de Bukavu. La levée intervient dans une semaine.