Maroc: Des chercheurs créent des mouches capables de se reproduire sans fécondation

En manipulant génétiquement des mouches, des chercheurs ont créé des animaux capables de se reproduire par parthénogenèse, c'est-à-dire sans accouplement ni fécondation, résume une étude publiée vendredi.

La parthénogenèse existe déjà à l'état naturel chez certains animaux. Si ce mode de reproduction est absolument impossible chez les mammifères - et donc chez les humains -, il est par exemple observé chez des oiseaux ou des reptiles (le dragon de Komodo par exemple).

Mais c'est la première fois que des scientifiques parviennent à la rendre possible par une manipulation génétique, selon cette étude publiée dans la revue Current Biology.

Les chercheurs, emmenés par la biologiste britannique Alexis Sperling de l'université de Cambridge (Grande-Bretagne), ont d'abord séquencé le génome de deux variétés différentes de mouches de la même espèce: Drosophila mercatorum.

La première de ces variétés se reproduit sans fécondation, contrairement à la seconde. En établissant les différences de génome entre les deux, cette étape a permis de formuler des hypothèses sur les gènes impliqués dans la parthénogenèse.

A partir de ces hypothèses, les chercheurs ont modifié les gènes d'une autre espèce de mouche, Drosophila melanogaster, qui, elle, se reproduit exclusivement par un accouplement entre un mâle et une femelle.

%

Ce travail de longue haleine - six ans et 220.000 mouches - a abouti à créer des mouches Drosophila melanogaster qui peuvent se reproduire par parthénogenèse.

Cette caractéristique était toutefois loin d'être mise en oeuvre par toutes les mouches génétiquement modifiées: en présence d'un mâle, les femelles se tournent systématiquement vers un accouplement classique.

Quant à celles qui n'ont jamais été confrontées à l'autre sexe, uniquement 1% à 2% finissent par se reproduire sans fécondation. Le processus intervient quand elles sont âgées d'une quarantaine de jours, soit environ la moitié de leur vie.

Et cette aptitude - logiquement réservée aux femelles - se transmet à travers les générations: les descendantes nées par parthénogenèse ont, parfois, été également capables de se reproduire sans partenaire.

A noter que tous les "bébés" nés par parthénogénèse sont de sexe féminin, chez les mouches, comme chez les autres animaux.

AllAfrica publie environ 400 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.