Congo-Brazzaville: Dexter Omono - « Nous accompagnons les jeunes dans la création d'entreprises »

Dexter Omono est spécialiste dans l'accompagnement et le financement des start-up. Il est promoteur de Kossala, un incubateur créé au service des jeunes entrepreneurs rencontrant des difficultés d'espace de travail et de bureau ainsi que de financement. Dans cet entretien, il évoque les motivations d'une telle initiative.

Les Dépêches du Bassin du Congo(LDBC) : Pouvez-vous nous parler de Kossala ?

Dexter Omono : Kossala est un incubateur des start-up, un accélérateur au profit des jeunes qui veulent créer leurs entreprises dans l'incubation. Dans l'accélération, nous aidons les jeunes qui ont des entreprises qui existent mais qui ont des difficultés de formation, de financement et un espace de travail. Les uns nous les aidons à créer leurs entreprises et les autres nous les boostons. C'est ce que nous faisons. Mais nous avons d'autres services : la formation et le coworking qui est la location des bureaux. Nous avons des espaces et des bureaux à offrir en plein centre-ville de Brazzaville.

LDBC : Qu'est-ce qui vous a motivé dans la mise en place de cet incubateur ?

D.O : Pour ce qui est de la motivation, il y en a deux. Parce qu'avant de créer Kossala, je travaillais dans une entreprise. Quand j'ai perdu mon emploi, après j'ai eu beaucoup de difficultés en créant ma société. Il n'y avait pas de gens pour m'accompagner. De l'autre côté, c'est par rapport au contexte marqué par la crise économique due par la crise du pétrole, les jeunes sont obligés de trouver une alternative à l'emploi classique. Malgré la bonne volonté du gouvernement, il ne peut pas embaucher tous les jeunes sortis de l'université. Ils sont obligés de regarder vers l'entrepreneuriat. Seulement, ils ont des difficultés dans l'accompagnement. Donc notre entreprise est partie d'un besoin constaté auprès des jeunes qui veulent se lancer et qu'il faut accompagner. C'est le sens de Kossala qui voit comment appuyer l'action du gouvernement dans la réinsertion des jeunes.

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LDBC : Quelle est l'appréciation de l'écosystème entrepreneurial au Congo ?

D.O : Je dirai que l'écosystème entrepreneurial au Congo est encore en création ou en mutation, parce que tous les jeunes rêvaient d'être fonctionnaires. Beaucoup de jeunes donc n'avaient pas le gout de l'entrepreneuriat. Aussi, il faut dire que l'écosystème se développe en fonction des besoins. Si les jeunes s'intéressent dans le public et le privé, l'Etat ne peut pas investir dans l'écosystème entrepreneurial. Il est obligé d'investir dans le FONEA et le PCDE. Heureusement que nous avons compris que si nous ne boostons pas l'écosystème entrepreneurial, le Congo restera en marge pour demeurer un Etat consommateur. Il y a beaucoup de choses qui se font. Vous avez vu la loi qui a été votée des start-up sur le numérique et la libéralisation des USSD, et le Figa créé par le président de la République. Il faut dire que les choses sont en train de se mettre en place progressivement au niveau institutionnel. Il y a les banques qui hésitent encore. Mais Kossala devient une garantie à la banque pour accompagner ces jeunes entreprises dans l'obtention du crédit.

LDBC : A propos des garanties, est-ce que vous travaillez avec le Figa ?

D.O : Nous travaillons avec le Figa pour qui nous sommes partenaire stratégique. En dehors des parcours que nous organisons, Figa nous envoie des clients qui ont besoin de crédit que nous suivons jusqu'au remboursement. Cette année, nous avons été sollicités par Lisungi pour être une structure d'appui afin d'accompagner 4100 ménages sur les 15 000 qui nous reviennent. Il fallait d'abord les sélectionner. Nous avons ainsi la zone sud qui va de Poto-Poto à Madibou, et en ce moment nous sommes à la phase finale du projet.

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