La situation sécuritaire qui prévaut à l'Est de la République Démocratique du Congo ne peut laisser indifférente l'opinion publique. Le Professeur Jean Kambayi Bwatshia s'inscrit ici dans la logique poignante d'éclairer l'opinion tant nationale qu'internationale. En historien des mentalités, le Professeur Jean KAMBAYI vient encore une fois réveiller la conscience de ses compatriotes avec cet ouvrage intitulé : « Conflits et guerres au Congo des Grands Lacs. De 1965 à nos jours ». Comme une araignée tisse sa toile autour d'elle-même, ce livre paru aux Editions Médiaspaul à Kinshasa, est un tissage de la connaissance du drame congolais dans la région des Grands-Lacs.
Chose qui, pour l'auteur, est une entreprise passionnelle sur l'avenir de la société congolaise et son propre devenir. Comme dans tous ses livres précédents, il y prêche une conscience dialectique, sur le destin propre de la société congolaise. Divers auteurs, à l'instar de l'écrivain camerounais Charles ONANA se sont penchés sur la situation sécuritaire à l'Est de la République Démocratique du Congo. Son récent livre est intitulé : « Holocauste au Congo. L'omerta de la Communauté internationale ».
En lisant cette nouvelle parution, je félicite avec enthousiasme le Professeur Emérite Jean Kambayi Bwatshia, cet historien des mentalités pour cette initiative louable. Auprès des lecteurs, l'auteur veut attirer l'attention sur le fait que c'est en amont et en aval qu'il faut rechercher les facteurs présumés à long terme, à court terme et immédiats de l'enclenchement de la guerre de l'Est pour bien en saisir les contours.
Il pense, en effet, que la crise généralisée qui sévit en R.D. Congo, depuis près de trois décennies, remonte à la chute de feu Président Mobutu.
Tout au long de son analyse, l'éminent Professeur Emérite tente de faire découvrir les acteurs internes et externes qui interfèrent dans ce drame guerrier nourri de facteurs aggravants qui participent à la fois de la dialectique honteuse et les intérêts économiques malfaisants et égoïstes. Ce drame se déroule comme on le sait, à l'Est et au Nord de la République Démocratique du Congo plus précisément dans le Kivu et la Province Orientale. Un drame qui prend ses racines à partir du Rwanda depuis la fin de la guerre du Rwanda entre deux ethnies : les Hutu et les tutsi pourtant soeurs, en 1994. Une guerre qui s'est déporté jusqu'au Kivu jusqu'à ce jour.
Les principaux acteurs directement impliqués dans ce conflit restent les groupes armés rebelles dont on ne sait plus dénombrer le chiffre aujourd'hui. Néanmoins, les groupes les plus représentatifs qui sèment la terreur et la désolation dans la population sont ceux qu'il a pu épingler dans cet opuscule. C'est en l'occurrence les FDLR, les ADF-NALU, les Maï-Maï, le M23, la Codeco et certains agents de la Garde Républicaine jadis infiltrés...
Les crimes commis par ces rebelles suffisent à démontrer que les motifs de leur présence dans l'Est du pays sont multiples. Le moins que l'on puisse dire est que l'exploitation des minerais, d'autres richesses du sous-sol de la RDC ainsi que le dépeuplement des populations semble être leur raison principale. Et ceci en connivence avec les puissances occidentales qui encouragent tous les viols, les vols, la destruction de l'Etat et l'appauvrissement des populations.
Oui, c'est une guerre très sale à visée économique, laquelle renvoie à une sorte de guerre commerciale, maffieuse, affreuse condamnant les paisibles citoyens des Grands-Lacs et occasionnant tant d'affrontements condamnables. Cette guerre d'agression imposée au pays de Félix Antoine TSHISEKEDI et qui se déroule depuis plus deux décennies constitue une sérieuse entrave à la reconstruction et à la refondation de la Nation. Elle est comme, on le voit une menace pour le développement paisible de toute la nation congolaise.
Tout homme, épris de bons sens ne peut manquer de s'interroger sur les conséquences de cette guerre qui défraye la chronique, avec son cortège de souffrances, ses victimes civiles, ses cohortes de réfugiés, sa confusion militaire et la désespérante passivité de la Communauté internationale qui assiste en spectateur aux malheurs qui s'acharnent sur la région des Grands-Lacs. C'est la tâche à laquelle ce scientifique Congolais s'est consacré à travers cette oeuvre d'esprit.
Dans ce contexte, il sied au lecteur de se rendre compte qu'à travers ce livre, son effort a consisté à mettre en évidence les enjeux qui font la complexité de la problématique de cette guerre d'agression que subissent les populations de l'Est de notre pays et à indiquer de la manière la plus appropriée comment en saisir les contours pour mieux mettre fin à ce drame définitivement.
Pour tout dire, l'ouvrage est une véritable interpellation au point de dire aux Congolais : « plus jamais ça chez nous. A bas le silence, la complaisance et la tolérance face à l'ennemi ! ».
D'ailleurs, à cet effet, le Président Félix Antoine TSHISEKEDI n'a cessé de dire et dit encore : « Quoi qu'il en coûte, le peuple Congolais est décidé, cette fois-ci, à mettre définitivement fin à l'insécurité à l'Est de notre pays... L'heure a sonné de casser à jamais le cycle infernal de la violence à l'Est de la RDC pour stabiliser la région des Grands-Lacs afin de tirer les grands bénéfices de ses potentialités économiques ainsi que sa riche biodiversité pour sauver l'humanité face au changement climatique ». Loin de rester dans une naïveté coupable, le vibrant appel du Professeur Emérite est que tous les congolais soient vigilants et puissent résister face à l'ennemi. En dépit de tout, l'Etat congolais doit se battre bec et ongle pour démontrer ce de quoi il est capable en renforçant ses outils régaliens.
NB : l'ouvrage sera présenté au public très prochainement à l'Hôtel Pullman.