Les sanctions économiques et financières infligées au Niger par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’ouest (Cédéao) suscite des inquiétudes. Certaines organisations internationales de défense des droits Humain se disent préoccupées par les conséquences humanitaires des sanctions. C’est le cas de la Fidh (fédération internationale de défense des droits de l’Homme et du Citoyen) qui appelle l’institution sous régionale à revoir ses sanctions afin de ne pas aggraver le sort des populations civiles nigériennes, premières victimes du coup d’État. L’Information est de Africaguinne.com.
À l’issue du Sommet du 30 juillet, la Cédéao a décidé d’imposer au Niger de multiples sanctions. C’est notamment la fermeture des frontières terrestres et aériennes entre les pays de la Cédéao et le Niger, l’établissement d’une zone d’exclusion de la Cédéao pour tous les vols commerciaux à destination ou en provenance du Niger, la suspension de toutes les transactions commerciales et financières, le gel des avoirs du Niger dans les Banques centrales de la Cédéao et dans les banques commerciales, la suspension de toute assistance et de transactions financières en faveur du Niger par la Banque d’Investissement et de Développement de la Cédéao (Bidc) et la Banque ouest africaine de développement (Boad).
« Nous sommes profondément inquiets des conséquences de ces sanctions, en particulier leurs impacts sur la fourniture des produits alimentaires de grande consommation, des produits pharmaceutiques, des matériels et équipements médicaux, des produits pétroliers et de l’électricité… Ces mesures ont déjà commencé à toucher les populations nigériennes confrontées régulièrement à des difficultés alimentaires et sanitaires », a déclaré Sita Adamou, activiste des droits humains au Niger.
Me Drissa Traoré, secrétaire général de la Fidh émet les mêmes inquiétudes dans une déclaration de son organisation. « Nous appelons toutes les parties y compris la communauté internationale à trouver par le moyen du dialogue une solution rapide au retour à l’ordre constitutionnel en vue d’épargner les populations civiles nigériennes de nouvelles souffrances », appelle ce responsable de cette organisation.
Ces interpellations interviennent alors la voie diplomatique engagée par la Cédéao pour convaincre les putschistes de céder le Pouvoir se heurte à des obstacles. Ses émissaires déployés à Niamey n’ont pas été reçus par la junte qui a menacé de répondre illico à toute attaque armée visant son territoire. Pendant ce temps, à Niamey, les chefs des armées de la Cédéao poursuivent les discussions sur la faisabilité d’une intervention armée. L’ultimatum expire ce dimanche 6 Aout.
Par ailleurs, la junte militaire a levée du couvre-feu instauré le 26 juillet 2023, jour du coup d’Etat.
Les militaires qui ont renversé au Niger le président Mohamed Bazoum, ont décidé de lever le couvre-feu instauré le 26 juillet, jour de leur coup d'Etat. Rapporte l’Afp.
« Le couvre-feu instauré depuis le 26 juillet 2023 est officiellement levé à compter de ce jour », indique ce décret daté de jeudi soir et signé par le général Abdourahamane Tiani, président du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (Cnsp) qui a pris le pouvoir. Il est à souligner que le couvre-feu avait dans un premier temps été instauré de 21H00 à 04H00 Gmt, puis ensuite allégé de 23H00 à 04H00 Gmt.
Mardi, le Cnsp avait annoncé la réouverture des frontières terrestres et aériennes également décidées le 26 juillet, pour cinq pays seulement, l'Algérie, le Burkina Faso, la Libye, le Mali et le Tchad.