Le président de la Fondation Panzi, Denis Mukwege a plaidé, vendredi 4 aout, pour une justice holistique incluant la vérité, des réparations et des garanties de non-répétition.
Il a fait ce plaidoyer dans une déclaration sur la justice transitionnelle en RDC, placée sous le thème « Pour une éthique de responsabilité » :
« Nous relançons notre plaidoyer pour garantir qu'à l'instar de tous les peuples martyrs de la barbarie humaine, les victimes des atrocités de masse commises depuis des décennies en RDC aient droit à une justice holistique ».
Pour Dr Denis Mukwege, ce n'est que dans ces conditions que l'on pourra parler de réconciliation et parachever la transition de la dictature à la démocratie et de la guerre à la paix, en RDC.
Il a également regretté que la culture de l'impunité alimente la récurrence des conflits et la perpétuation des crimes graves, constituant un obstacle majeur à l'instauration d'un Etat de droit et au rétablissement d'une paix durable en RDC.
« Les décennies de dictature et de conflits, qui ont ensanglanté et ont plongé la RDC dans le chaos et la désolation, ont sérieusement mis à mal l'Etat de droit et miné la confiance des citoyens dans la capacité de leurs institutions à rendre la justice. En effet, il est évident que le système judiciaire congolais, peu équipé et dysfonctionnel, n'a pas les moyens de mettre fin à la culture de l'impunité pour les crimes de masse du passé et du présent », a poursuivi Denis Mukwege.
En vue d'enrichir ce débat, la Fondation Panzi avait publié en juin 2021 une « note de plaidoyer pour l'adoption d'une stratégie nationale holistique de justice transitionnelle en RDC ».
Cette structure avait ainsi insisté sur la nécessité de combiner des mécanismes judiciaires et non judiciaires, qui sont complémentaires, et de prioriser les poursuites judiciaires pour mettre fin à l'impunité et les réformes institutionnelles pour garantir la non-répétition.