Dakar — La dissolution de Pastef-Les patriotes, le parti de l'opposant Ousmane Sonko, « marque un tournant inquiétant dans l'histoire » du Sénégal et « risque d'étouffer la diversité des voix et des opinons » dans le pays, s'inquiète FDS-Les Guelwaars, la formation politique dirigée par Babacar Diop, le maire de Thiès.
« La décision du pouvoir [...] de dissoudre le parti d'opposition Pastef et d'emprisonner son leader, Ousmane Sonko, marque un tournant inquiétant dans l'histoire de notre pays », s'indigne M. Diop et ses camarades dans un communiqué parvenu à l'APS.
« En outre, la dissolution d'un grand parti politique risque d'étouffer la diversité des voix et des opinions, qui est fondamentale pour une société démocratique », s'alarme FDS-Les Guelwaars.
La formation politique dirigée par M. Diop, enseignant à l'université Cheikh-Anta-Diop de Dakar, souligne la « gravité de cette situation qui met en péril le pluralisme politique, fondement essentiel de notre démocratie ».
« L'emprisonnement d'un opposant politique, surtout sur la base d'accusations sujettes à caution, constitue une menace directe pour les droits et les libertés de chaque citoyen », le parti politique dirigé par le maire de Thiès.
La dissolution de Pastef-Les patriotes et l'emprisonnement de son leader font craindre aux militants de FDS-Les Guelwaars une situation où « le pouvoir se concentre et devient incontrôlable en sapant les principes fondamentaux de la démocratie : la liberté d'expression, la participation politique et l'État de droit ».
« Nous appelons à la vigilance et à l'unité »
« Pour toutes ces raisons, FDS-Les Guelwaars réaffirme son soutien à Ousmane Sonko, au Pastef et à tous les défenseurs de la démocratie au Sénégal ».
« Nous appelons à la vigilance et à l'unité face à ces menaces, car l'autoritarisme ne prospère que lorsque les citoyens sont divisés et réduits au silence », ajoute ce parti d'opposition.
Arrêté vendredi 28 juillet et placé en garde à vue, M. Sonko, maire de Ziguinchor (sud), a été inculpé et placé sous mandat de dépôt par un juge d'instruction, lundi 31 juillet.
Il est poursuivi en justice pour appel à l'insurrection, association de malfaiteurs, atteinte à la sûreté de l'État, complot contre l'autorité de l'État, actes et manoeuvres à compromettre la sécurité publique et à créer des troubles politiques graves.
Selon le parquet du tribunal de grande instance de Dakar, M. Sonko, candidat à l'élection présidentielle de 2024, est également soupçonné d'avoir commis des faits d'association de malfaiteurs en lien avec une entreprise terroriste, de vol d'un téléphone portable et de diffusion de fausses nouvelles.
Quelques heures après l'annonce de son inculpation et son placement sous mandat de dépôt, le ministre de l'Intérieur, Antoine Diome, a annoncé la dissolution de Pastef-Les patriotes, son parti politique.