Madagascar: Croire ou ne pas croire

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Les candidats à l'élection présidentielle sont tenus de faire une déclaration sur l'honneur de respecter les dispositions de la Constitution. Celle-là même qui dispose d'emblée en son article 1, alinéa premier que « le peuple malagasy constitue une Nation organisée en Etat souverain, unitaire, républicain et laïc ».

L'article 2 de réitérer que « l'Etat affirme sa neutralité à l'égard des différentes religions. La laïcité de la République repose sur le principe de la séparation des affaires de l'Etat et de ses institutions religieuses et de leurs représentants. L'Etat et les institutions religieuses s'interdisent toute immixtion dans leurs domaines respectifs (...). Force est de constater que la Constitution sur laquelle le futur élu prêtera serment urbi et orbi, est plus ou moins transgressée par certains présidentiables qui pèchent en allant à la pêche aux voix dans le domaine de l'Eglise.

Pour ne citer que le cas actuel du Centre de Réveil d'Ankaramalaza où ces prétendants à la magistrature suprême espèrent peut-être un miracle au soir du 09 novembre 2023. 25 ans - l'équivalent de 5 quinquennats - après la disparition de Nenilava dont on raconta que sa prophétie sur l'accession à la tête de l'Etat d'un homme venu la voir, s'était par la suite réalisée. Plus par la voie des urnes que par la volonté divine même si « vox populi, vox Dei ».

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En tout cas, pour pouvoir se présenter à l'élection présidentielle, les candidats sont tenus de produire une attestation d'investiture par un parti politique ou par une coalition de partis légalement constituée, ou une attestation de parrainage par des élus. La bénédiction de l'Eglise et/ou des fidèles n'est ni une condition sine qua non ni une pièce rédhibitoire. La liberté de religion est garantie par la Constitution.

Chaque candidat est libre de croire ou de ne pas croire. A l'instar des électeurs qui ne croient pas tout ce qu'on leur dit pour obtenir leurs voix et la voie vers Iavoloha qu'on emprunte pour se rendre à Ankaramalaza, tout en caressant le rêve de tourner à droite, en direction du Palais présidentiel, au lendemain des élections.

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