RFI et France 24 ont été suspendues jeudi 3 août par la junte au Niger. Mais les médias français ou étrangers ne sont pas les seuls à être malmenés depuis le coup d'État. Les médias nigériens et leurs journalistes sont également sous pression, selon les organisations de protection des journalistes.
Au-delà de la suspension de RFI et France 24 au Niger, ce sont tous les journalistes qui voient leurs conditions de travail se dégrader dans le pays depuis le putsch, qu'ils soient étrangers ou locaux, observe Sadibou Marong, le directeur du bureau Afrique subsaharienne de Reporters sans frontières. « Avec des appels à lyncher des journalistes, avec des attaques directes contre des journalistes, explique Sadibou Marong. Au moins deux équipes de reportage de télévision locale en ont été victimes. Ensuite, on a vu ici que certains manifestants avaient commencé à s'en prendre à des correspondants internationaux. »
Une protection de la Maison nigérienne de la presse
Radios et télévisions nationales sous pression, blogueurs menacés... Certains journalistes, en insécurité à leur domicile, ont dû demander la protection de la Maison nigérienne de la presse. « Il a fallu qu'on prenne des dispositions pour les reloger et faire en sorte qu'ils retrouvent leur quotidien et qu'ils continuent de faire leur travail. Le contexte est vraiment très délétère et nous appelons les uns et les autres à considérer que la liberté de la presse ne doit pas être remise en cause », rapporte son président Ibrahim Harouna.
L'Union des journalistes de la presse libre africaine fait les mêmes constats et demande aux autorités nigériennes que la sécurité des journalistes soit sauvegardée.
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