Ile Maurice: Violence post-séparation - Poignant S.O.S de Natasha, défigurée au cutter par son mari

En début de semaine, un ex-mari a planté un couteau dans la tête de son épouse de 32 ans, à Vallée Pitôt. Avant elle, il y a eu l'agression sauvage de Natasha par son mari. Elle vit dans la peur et dans le stress permanent depuis que son mari l'a agressée en pleine rue, le 6 juin dernier. Pourtant Natasha, qui habite Barkly, ne baisse pas les bras et crie à l'injustice car son «bourreau» est aujourd'hui un homme libre...

C'est avec tristesse que Natasha a décidé de se remémorer la terrible agression qu'elle a subie, le 6 juin dernier, aux mains de son 'bourreau', qui n'est nul autre que son mari. Ayant épousé ce dernier depuis 25 ans, elle n'a jamais pensé que ce chauffeur d'une compagnie privée agirait de façon aussi monstrueuse à son égard. Après les récents événements, elle a décidé de briser le silence, de ne plus avoir honte et estime que les autorités ont commis une grande injustice à son égard en ne punissant pas assez son mari pour cet acte répréhensible, qui l'a défigurée.

La quadragénaire, qui a accepté que l'on publie ses photos, explique qu'elle s'était rendue en France pour y travailler. Puis en avril dernier, elle a décidé de regagner l'île. Mais étant donné qu'elle avait appris que son mari entretenait toujours une liaison extraconjugale, elle a pris la décision de couper les ponts définitivement avec lui. «Ce n'était pas la première fois qu'il menait de front des relations extraconjugales...Je n'en pouvais plus.» Étant parents de quatre filles, âgées de 24, 20, 17 et dix ans, ils ont fini par accepter de se rencontrer pour s'expliquer. Natasha indique que ladite rencontre a eu lieu le 3 mai. «Je lui ai dit que c'était fini entre nous. Il refusait de l'admettre. Il me disait de lui redonner une autre chance.»

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Elle ajoute que son mari lui a alors demandé de rester en bons termes avec lui et il a précisé qu'il ferait tout pour la reconquérir. «J'ai accepté que nous communiquions car des obligations familiales se profilaient à l'horizon, comme par exemple, le mariage d'une de nos filles et une autre qui allait fêter ses 18 ans, sans compter la première communion de notre petite dernière. Nous avons même dîné ensemble par la suite. Mais j'ai campé sur mes positions de ne pas vouloir reprendre la vie conjugale.»

Entre-temps, Natasha explique qu'elle a pris un emploi à temps partiel à Coromandel. Sa vie a basculé dans l'horreur, le 6 juin dernier. Lorsqu'elle est en route pour rentrer chez elle, peu avant midi, elle croise son mari dans la rue. «Il m'a dit qu'il fallait qu'on parle. Je lui ai dit que s'il avait besoin de me parler, qu'il n'avait qu'à venir me voir chez ma mère où j'habite depuis que nous sommes séparés. Il a une fois de plus remis sur le tapis la question de reprendre notre vie commune et j'ai à nouveau refusé. C'est là que les choses ont dégénéré.»

«Javais des blessures sur plusieurs parties du corps, par exemple au menton, à l'arrière de la tête, à la main, au cou, sur les seins... j'ai dû subir plusieurs interventions à l'hôpital où je suis restée cinq jours.»

Natasha confie que son mari, qui était à moto, a garé le deux-roues sur un terrain en friche et a commencé à s'acharner sur elle avec un cutter. «J'ai commencé à voir flou. La lame du cutter s'est brisée à un moment donné et c'est là qu'il a pris la fuite. En me laissant à mon sort.» Natasha dit avoir pris son courage à deux mains pour demander de l'aide aux passants mais que personne n'a voulu s'en mêler. Et quelques minutes plus tard, une voiture de police s'est arrêtée à sa hauteur. Les policiers lui ont indiqué que des personnes les avaient sollicités lorsqu'elles ont vu l'agression. Natasha est alors transportée au dispensaire de la région puis à l'hôpital Dr A. G. Jeetoo par ambulance.

«J'avais des blessures sur plusieurs parties du corps, par exemple au menton, à l'arrière de la tête, à la main, au cou, sur les seins... J'ai dû subir plusieurs interventions à l'hôpital où je suis restée cinq jours.» Entre-temps, son mari s'était réfugié chez des proches dans le Nord et s'est rendu à la police de Coromandel de son propre chef, sept jours après les faits. «Il a été traduit en cour de Rose-Hill, le même jour, et a obtenu une caution de Rs 10 000. Il a signé une reconnaissance de dette de Rs 40 000 et il doit se présenter chaque samedi au poste de police d'Abercrombie pour apposer sa signature. Il n'a écopé que de cela alors que son geste est grave.» Plus grave encore, selon Natasha, est que l'agresseur menace aujourd'hui leurs propres filles, qui habitent ellesaussi chez leur grand-mère maternelle depuis l'agression. «Nous avons dénoncé ses agissements à la police de Barkly à plusieurs reprises mais rien n'a été fait. J'ai peur mais en même temps, je suis stressée. Mes filles aussi. Nous ignorons jusqu'où il serait capable d'aller.» Au cours de la semaine écoulée, il est venu menacer, au sabre, deux de ses filles, qui se trouvaient chez une amie, allègue cette maman apeurée.

Depuis jeudi, nous avons vainement tenté d'obtenir la version du mari...

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