Les programmes scolaires sont sous le feu de critiques au Sénégal depuis quelques années. Enseignants comme élèves revendiquent la nécessité d'un changement. Le Chef de l'Etat, Macky Sall, lors du dernier Conseil des ministres, s'est prononcé sur le sujet pour rappeler la nécessité d'actualiser des programmes scolaires.
En Conseil des ministres tenu le mercredi 02 août, le Président de la République, Macky Sall a abordé le sujet des programmes scolaires. Il a, en effet, rappelé la « nécessité d'engager l'actualisation des programmes scolaires, ainsi que le renforcement impératif de l'instruction civique dans les écoles ». Ce qui a été salué par le secrétaire général du Syndicat des Enseignants Libres du Sénégal (SELS), Amidou Diédhiou. « La réforme est nécessaire et impérative à notre sens puisqu'elle permettra d'améliorer la qualité des enseignements /apprentissages, d'améliorer les rendements scolaires et de régler le problème de l'employabilité de nos diplômés. La réforme doit toucher les contenus en les adaptant à nos réalités socio-économiques et à nos attentes. Elle doit nous permettre de revoir la taille du programme. Il faut aussi exploiter les conclusions des assises pour en tirer le maximum de profit », a fait savoir Amidou Diédhiou. Toutefois, à l'en croire, une « évaluation exhaustive » des orientations du curriculum relative à l'Approche par compétences (APC) est nécessaire avant toute réforme. « Cette évaluation faite nous permettra de comprendre le besoin de renforcer les capacités des enseignants par rapport à l'APC qui exige une parfaite maitrise», a tenu à préciser le secrétaire général du SELS.
Il faut dire que la révision des programmes scolaires fait débat au Sénégal depuis quelques années. Il y a quelques mois, en début d'année scolaire, des élèves ont manifesté un peu partout dans le pays pour réclamer le changement des programmes scolaires. Trop longs, trop lourds, parfois inadaptés aux réalités actuelles... la polémique ne s'estompe pas. Les disciplines d'histoire et de géographie étaient les principales visées. Pour cause, selon les élèves, les programmes ne donnent pas une place considérable aux réalités locales ou actuelles. Cependant, même si réformer ou réviser le programme afin qu'il reflète ce qu'une nation souhaite transmettre à la nouvelle génération et le monde dans lequel grandissent les enfants est important, le processus est long et exige réflexion et concertation.
Sur ce sujet, le ministère de l'Education nationale avait annoncé que le gouvernement s'est déjà inscrit sur cette lancée. « Depuis 2012, de nouvelles réformes structurantes s'opèrent. Pour la période 2013-2025, le Gouvernement du Sénégal a formulé une nouvelle Lettre de Politique sectorielle générale (LPSG) pour le secteur de l'Education et la Formation opérationnalisée par le Programme d'Amélioration de la Qualité, de l'Equité et de la Transparence (Paquet-EF) », rapportait un communiqué. La même source d'ajouter : « Le Paquet mis à jour (2018-2030) prend en considération de nouvelles orientations notamment celles liées aux engagements internationaux (l'Objectif de développement durable 4, l'Agenda 2063 de l'Union africaine) et nationaux (Plan Sénégal émergent, acte III de la décentralisation) auxquels le Sénégal a souscrit. Ainsi, il met l'accent, entre autres, sur la réforme des programmes et la clarification de leurs liens avec les problématiques de la vie courante. De nouvelles logiques d'apprentissage et de développement des compétences sont en cours ». Pour beaucoup d'acteurs de l'éducation, le toilettage des programmes va donc améliorer la réussite des élèves.