Madagascar: Toby Ankaramalaza - Les candidats à la présidentielle se bousculent au centre de réveil

Pour les prétendants à la magistrature suprême, la course vers Iavoloha est précédée d'une autre course vers les rassemblements religieux.

A l'occasion de la 82e année du pèlerinage à Ankaramalaza, politiciens de premier plan et potentiels candidats aux prochaines élections présidentielles se ruent vers ce rendez-vous annuel des églises FJKM et FLM. Christine Razanamahasoa, présidente de l'Assemblée nationale est une habituée à ce voyage à Ankaramalaza. Etant elle-même une adepte du mouvement de réveil chez les luthériens, cette femme politique ne rate aucune occasion le « isan-keritaona » à Ankaramalaza pour enfiler son costume de « mpiandry » parmi ses collègues. Pratiquante luthérienne qui affiche avec véhémence sa foi chrétienne, la présidente de l'Assemblée nationale a fini par ériger un lieu de culte au sein même du palais de la Chambre basse à Tsimbazaza. Un mélange de genre qui fait grincer les dents des partisans de la laïcité. Pourtant, la juriste récidive parce qu'elle a déjà fait la même pratique lorsqu'elle fut ministre de la Justice en 2009. Un bâtiment entier à Faravohitra a été transformé en salle de prière sous la houlette de Christine Razanamahasoa.

Chasseurs de voix

Chaque année, les statistiques non officielles parlent d'une affluence de plus de 15000 à 20 000 fidèles luthériens et FJKM qui courent vers Ankaramalaza pour assister aux journées de recueillement dans ce lieu mythique situé au sud de Manakara. Ils ont, en effet, fait le déplacement depuis les quatre coins de l'île, d'autres sont même venus d'Europe et des Etats-Unis, pour vivre leur foi, quatre-vingt-deux ans après les « révélations » de Germaine Volahavana dite Nenilava, pionnière du mouvement de réveil d'Ankaramalaza. Il y a de quoi attiser l'appétit des chasseurs de voix en cette veille des prochaines présidentielles. Le candidat Hajo Andrianainarivelo n'a pas manqué d'ébruiter sa présence à ce 82e pèlerinage à Ankaramalaza. Il a participé au culte et partage ses photos sur les réseaux. « C'est mon premier déplacement après ma déclaration de candidature » a-t-il précisé sur son compte Facebook.

Fils d'Ankaramalaza

Les fidèles qui se ruent vers le Toby Ankaramalaza espèrent l'illumination divine à l'issue des conclaves et courent vers le chemin de la délivrance par le biais des séries de cultes. Cette ferveur chrétienne est également épousée par les anciens présidents qui, quant à eux, s'agitent vers le chemin vers Iavoloha. « Je suis un fils d'Ankaramalaza » revendique alors Hery Rajaonarimampianina qui a fait une virée dans ce village, le mercredi 02 août dernier, dans le cadre de sa tournée politique. « Tant que je suis au pays, depuis ces trente dernières années, je n'ai jamais raté une occasion pour venir assister au rendez-vous annuel dans le Toby » déclare-t-il. Marc Ravalomanana, quant à lui, se met au diapason du dress code des « mpiandry » pour faire preuve d'une appartenance lointaine à ce pèlerinage d'Ankaramalaza. Il fait le déplacement dans le village, se mue dans la foule. L'ancien président va participer à la course vers Iavoloha et multiplie sa présence dans les fêtes religieuses. Avant le déplacement à Ankaramalaza, Marc Ravalomanana a assisté à la messe d'investiture du nouvel archevêque d'Antananarivo. Jeudi dernier, il a assisté au forum des luthériens à Antsirabe.

AllAfrica publie environ 500 articles par jour provenant de plus de 100 organes de presse et plus de 500 autres institutions et particuliers, représentant une diversité de positions sur tous les sujets. Nous publions aussi bien les informations et opinions de l'opposition que celles du gouvernement et leurs porte-paroles. Les pourvoyeurs d'informations, identifiés sur chaque article, gardent l'entière responsabilité éditoriale de leur production. En effet AllAfrica n'a pas le droit de modifier ou de corriger leurs contenus.

Les articles et documents identifiant AllAfrica comme source sont produits ou commandés par AllAfrica. Pour tous vos commentaires ou questions, contactez-nous ici.