Tunisie: Hôtels et clubs de vacances - Des tarifs au-dessus du pouvoir d'achat du Tunisien - Des lieux hors de prix !

6 Août 2023

Fini le temps où de nombreux vacanciers autochtones se payaient des semaines entières dans les hôtels du pays sans se ruiner. Par les temps qui courent, se rendre à l'hôtel en Tunisie est devenu un grand luxe !

Comme on l'a récemment souligné à propos des spécificités du tourisme local dans nos colonnes, l'offre hôtelière pour le Tunisien dépasse ses moyens financiers avec toutes les charges qui tombent sur la tête du père de famille. «C'est un rêve absolu !», y lit-on comme témoignage. Entre-temps, aucune mesure facilitatrice n'est entreprise pour offrir des vacances dignes de ce nom au Tunisien.

En majorité, ce sont les jeunes, les petites familles avec des enfants en bas âge ou les nababs qui peuvent tirer leurs ficelles de cette situation, assez déplorable en tout état de cause. Pour les autres, il faut jongler entre plage le week-end ou profiter des largesses de la grande famille qui a le sens de l'hospitalité pour prendre un bol d'air frais marin et sablonneux. Tout simplement, parce que l'offre des hôtels et des clubs de vacances ne correspond pas au niveau de vie du Tunisien moyen. La classe moyenne, jadis le pilier de l'économie tunisienne, est la grande perdante de ces «dix années noires» puisqu'elle n'arrive plus à joindre les deux bouts.

La crise de l'eau s'en mêle

C'est que la crise de l'eau n'est pas étrangère à cet état de fait. Du coup, piscine extérieure ou «indoor» ne sont plus à la portée de toutes les bourses. Récemment dans un centre de remise en forme avec aquagym du côté d'Ennasr, un client voulant se servir du bain maure (petit hammam) supposé inclus dans l'offre globale d'accès de 30 D par pax doit payer une rallonge de 15 D... Sans être avisé au préalable. Il faut y deviner que les frais d'accès à l'eau sont la hantise des professionnels de centres avec piscines, clubs et des hôtels. Alors le client paie rubis sur l'ongle. Nécessairement.

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Offre onéreuse et décalée

Lorsqu'on lit qu'un club de très bonne réputation du côté de Hammamet propose un tarif de plus de près de 4.000 dinars pour une famille de 4 personnes dont deux enfants pour un séjour de 4 jours/3 nuits, il y a un sérieux problème et «anguille sous roche».

Hormis les nababs qu'on appelle affectueusement «bobos» en référence à la bourgeoisie et les gens aisés, qui peut réellement se payer un tel séjour en exerçant une profession en Tunisie et en étant payé en dinars, une monnaie qui accuse le coup de la très faible croissance économique ? Du coup, on s'en remet encore aux TRE pour financer les caisses de l'Etat de plus en plus exsangues et qui a du mal à contourner la conjoncture économique malgré les augmentations de recettes touristiques, croît-on savoir.

Car de nombreux hôtels et clubs réputés sont complets, quand bien même, ils sont quasiment inaccessibles aux touristes locaux ! Les touristes français notamment font des remarques positives et pleines de satisfaction sur les plateformes destinées aux réservations d'hôtels. Quand on a vent des pratiques déloyales de certains hôteliers, dont le tarif d'une suite «royale» avec accès à une piscine privée, dans un hôtel au Lac II coûte la bagatelle de 4.500 D la nuitée, on mesure le fort décalage avec les moyens des Tunisiens. Ces endroits sont destinés aux TRE et aux touristes avant tout. Il ne peut en être autrement. Le touriste local peut aller valser tant qu'il reste fauché, malgré toutes les tentatives, mesures et actions politiques qui ont émergé l'an dernier en faveur de la relance du tourisme local...

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