Les contours d'une intervention militaire de la Cédéao au Niger se dessinent. Son ultimatum expire demain, dimanche 6 août, et si plusieurs pays ont annoncé qu'ils y participeraient, la Mauritanie - qui ne fait pas partie de la Cédéao - a plutôt choisi de rester en retrait. Le pays, cependant, se dit « prêt à étudier toute demande de participation. »
Avec notre correspondante à Nouakchott, Léa Breuil
Si le gouvernement mauritanien, pays à la tête de la coalition du G5 Sahel, a fermement condamné le putsch du général Abdourahamane Tchiani au Niger et s'est opposé à tout changement anticonstitutionnel, Nani Ould Chrougha, porte-parole du gouvernement, ne s'est prononcé sur aucune intervention de son pays, pour le moment.
D'un côté, il y a ses pairs de la Cédéao, organisation dont la Mauritanie n'est pas membre, qui sollicitent un appui au blocus économique et à une éventuelle intervention militaire. De l'autre, il y a les putschistes qui rejettent toute ingérence étrangère et appellent à la solidarité des pays du Sahel.
Mais selon Nani Ould Chrouga, il est encore trop tôt pour prendre des décisions : « Je voudrais dire que la Mauritanie n'a pas reçu de demande de participation dans ce qui se fait actuellement au niveau de la Cédéao. Si toutefois cette demande se fait, elle sera évaluée partant de l'intérêt supérieur du pays et partant de notre responsabilité dans la stabilité et la sécurité de la région. »
Plusieurs observateurs nationaux excluent toutefois l'idée que la Mauritanie puisse participer à une intervention militaire au Niger.
En janvier 2022, déjà, le pays avait choisi de ne pas participer aux sanctions économiques adoptées par la Cédéao contre le Mali à la suite de deux coups d'État militaire. Les productions de coton malien avaient pu alors être exportées via le port de Nouakchott.
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