L'Afrique du Sud affrontera les Pays-Bas dimanche 6 août pour tenter de décrocher un billet pour un quart de finale historique. Un match qui s'annonce compliqué, dans lequel les Banyana Banyana pourront compter sur leur attaquante Thembi Kgatlana, déjà deux fois buteuse dans le tournoi. Une joueuse qui a connu un véritable parcours du combattant pour participer à ce Mondial, entre deuil et blessure grave.
Thembi Kgatlana, déjà deux fois buteuse dans cette Coupe du monde pour l'Afrique du Sud, dont le but vainqueur contre l'Italie, synonyme de qualification pour les huitièmes, a déjà réussi son Mondial. En plus de présenter des statistiques honorables, elle a largement aidé les siennes à décrocher le premier ticket pour les matches à élimination directe de l'histoire de la sélection. Un huitième de finale à jouer dimanche 6 août.
Incredible. pic.twitter.com/tpRZeEPLX0-- FIFA Women's World Cup (@FIFAWWC) August 2, 2023
Pourtant, quand le parcours des Sud-Africaines touchera à sa fin, il y a fort à parier que l'attaquante aura la tête à rentrer à la maison, plutôt qu'à célébrer l'exploit historique réalisé entre l'Australie et la Nouvelle-Zélande. Car Thembi Kgatlana a révélé dans la presse que trois membres de sa famille sont décédés dans les semaines précédant le Mondial. « J'aurais pu rentrer chez moi, mais j'ai choisi de rester avec les filles, parce que c'est très important pour moi », a-t-elle confié.
Elles avaient un lien incroyable, elles faisaient tout ensemble
Parmi les décès que la joueuse du Racing de Louisville a eu à déplorer : sa tante Mamogolo, de qui elle était restée extrêmement proche, malgré son départ aux États-Unis pour évoluer dans le championnat américain. Âgée de 62 ans, elle est décédée juste avant le début de la Coupe du monde.
« Mamogolo avait mis 200 rands (10 euros) de côté pour qu'elles puissent déjeuner ensemble lorsque Thembi reviendrait de la Coupe du monde, s'est émue la mère de Kgatlana au journal Sowetan. C'est ce qui fait le plus mal à Thembi : elle n'aura jamais l'occasion de manger avec sa tante bien-aimée. (...) Mamogolo l'a pratiquement élevée. Elles avaient un lien incroyable. Elle était toujours là pour Thembi et elles faisaient tout ensemble. »
À lire aussiL'Afrique du Sud vers un 8e historique? «S'il faut perdre une jambe, on le fera»
Un parcours difficile pour atteindre ce Mondial
La joueuse vedette de l'Afrique du Sud pleure également la perte récente de deux autres tantes. L'une avait 62 ans aussi, et l'autre 100 ans. Il a fallu toute la force de persuasion de ses parents pour empêcher Kgatlana d'abandonner la Coupe du monde et de rentrer chez elle.
« J'ai dit à Thembi d'être forte. Quand elle reviendra, nous l'emmènerons sur les tombes pour qu'elle puisse dire au revoir », a détaillé son père Matlhomola. Un parcours touchant et difficile pour la joueuse qui aurait pu aussi manquer ce Mondial pour cause de blessure. Son tendon d'Achille s'étant déchiré il y a un an lors de la CAN féminine, cela aurait pu mettre fin à sa carrière. Elle a été indisponible pendant dix mois.
Kgatlana et les siennes joueront dimanche à l'aube à l'heure sud-africaine et affronteront les Hollandaises, finalistes déçues de la dernière édition de la Coupe du monde en France en 2019. Un match dans lequel, tout comme dans leur groupe où elles ont joué des coudes avec l'Argentine, la Suède et l'Italie, les Sud-Africaines sont loin d'être favorites. Mais les Banyanas Banyanas l'ont déjà monté à plusieurs reprises, elles ne savent pas abandonner.