Les Sud-Africaines ont fini par tomber sur plus fortes qu'elles. En huitièmes de finale du Mondial, elles se sont inclinées contre les Pays-Bas (2-0), finalistes de l'édition 2019. Le point final d'un parcours historique, et l'au-revoir d'une équipe qui a marqué la compétition.
Après son parcours aussi surprenant qu'honorable en poules, l'Afrique du Sud a fini par s'incliner en huitièmes de finale de la Coupe du monde contre les Pays-Bas (2-0) dimanche 6 août. À Sydney, les Banyana Banyana ont réussi à faire peser le danger sur les buts néerlandais. Comme depuis le début du Mondial, les joueuses de la sélectionneuse Desiree Ellis ont été souvent dangereuses en contre-attaque, poussées par les 40 230 spectateurs.
Mais l'expérience et l'efficacité offensive des finalistes déçues du Mondial 2019 l'ont emporté. Les Oranje rejoignent donc l'Espagne en quarts de finale. Le chemin historique des Sud-africaines s'est donc arrêté dimanche au Sydney Football Stadium, encore à guichets fermés.
Cueillies à froid
Dès la 9e minute, à la suite d'un corner, la milieu Jill Roord, qui a fait parler sa taille, a ouvert le score de la tête après une première tête repoussée de la Parisienne Lieke Martens, qui a eu ensuite un but refusé pour hors-jeu (54e). La milieu du PSG est également à l'origine du deuxième but : elle a servi l'attaquante Lineth Beerensteyn, qui a profité d'une erreur de main de la gardienne Kaylin Swart (68e).
La nouvelle star de son pays, l'attaquante Thembi Kgatlana, 27 ans, a fait la différence à chaque prise de balles et a fait trembler la défense des Oranje à plusieurs reprises (6, 12, 35, 64, 90+2). Une menace permanente par sa vitesse et ses dribbles.
Mais la capitaine a buté à chaque fois, notamment lorsqu'elle a raté une balle d'égalisation, après un face-à-face juste avant la mi-temps avec la gardienne Daphne Van Domselaar (45+1). Dix minutes avant, elle avait réalisé un bel enchaînement, après un passement de jambes, mais sa frappe avait été facilement captée (35e). C'était déjà elle qui avait offert la victoire à l'Afrique du Sud contre l'Italie (3-2) dans le temps additionnel, lors du dernier match de groupe.
La buteuse du Racing Louisville, aux États-Unis, avait alors donné à son pays la première victoire de son histoire en Coupe du monde pour sa deuxième participation après 2019, ainsi que la première qualification en huitièmes de finale d'un Mondial, hommes et femmes confondus.
Une équipe qui aurait pu aller plus loin avec plus de moyens ?
« Écoutez, nous avons été sous-estimés tant de fois auparavant », avait prévenu Desiree Ellis la sélectionneuse sud-africaine la veille du match. « Je pense que ce groupe a montré que rien ne pouvait lui barrer la route », a-t-elle poursuivi, décrivant son équipe qui s'est fait superbement remarquer sur le terrain par sa qualité, comme en dehors avec ses danses collectives communicatives.
Pourtant, à en croire les mots de Desiree Ellis, ses joueuses étaient loin d'être dans des conditions optimales. « Nous exhortons donc les entreprises à aider. Nous exhortons même le gouvernement à intervenir, à aider et à pousser les entreprises à se joindre à nous, a-t-elle lancé en conférence de presse. Ce n'est pas normal de venir ici sans préparation. »
Avant de toucher un mot aux différents sponsors de la compétition et de son équipe : « Je ne sais pas comment vous pouvez ignorer quelque chose de spécial comme ça. (...) Je ne sais pas comment vous pouvez ne pas nous aider à gravir les échelons et à nous améliorer. (...) Sinon, quand nous reviendrons dans quatre ans, ce sera la même chose. »