Au Burkina Faso, cela fait une semaine que Larissa Nikiema, guérisseuse traditionnelle, a été soustraite d'une procédure judiciaire par des militaires sur ordre du ministre de la Justice, selon le procureur général. Un fait qui a conduit les magistrats à un arrêt de travail dans toutes les juridictions. Ils exigeaient le retour de cette femme dans les geôles de la maison d'arrêt et de correction de Ouagadougou. C'est chose faite, mais cette fois, la guérisseuse sera incarcérée à la maison d'arrêt et de correction des armées.
C'est par un communiqué de l'avocat général Jean-Jacques Ouédraogo que les Burkinabè ont appris que la guérisseuse Larissa Nikiema, accusée pour des faits de séquestration, coups et blessures et complicité, retournera en prison.
Mais cette fois à la maison d'arrêt et de correction des armées car les avocats de l'accusée évoquent des raisons de sécurité. Ils craignent que leur cliente soit victime de représailles suite au « clash entre les gardes de sécurité pénitentiaires et d'autres forces de défense et sécurité ».
Un appel au calme
« Elle soupçonne que la tension soit toujours vive entre les GSP et les forces qui ont mis à mal l'exécution du mandat de dépôt », expliquent ses avocats qui ajoutent que « sa détention à la maison d'arrêt et de correction de Ouagadougou présente aussi des risques d'insécurité pour les autres détenus. »
Face à ces arguments, le ministre de la Défense a autorisé la détention à « titre exceptionnel » de l'accusée à la maison d'arrêt et de correction des armées, conformément aux textes.
Le gouvernement salue « la hauteur d'esprit de l'ensemble des acteurs impliqués dans la gestion de cette affaire ». Il appelle au calme et à la sérénité et « exhorte les populations à la vigilance pour éviter toute manipulation orchestrée par des officines obscures à la solde d'intérêts étrangers ».