Au Gabon, la campagne électorale dans la perspective du triple scrutin - élections présidentielle, législatives et locales - du 26 août s'ouvre dans une semaine. Une candidature suscite la curiosité : celle d'un Français de 61 ans, né en France et naturalisé Gabonais il y a trois ans. Christian Hebert est candidat dans le deuxième siège de Minvoul, dans le nord du Gabon. Et un homme blanc candidat à la députation, c'est une grande première au Gabon.
Il prend quelques cours intensifs de la langue fang pour s'adresser à ses futurs électeurs. Christian Hebert, 61 ans, croit lui-même vivre un rêve après la validation de sa candidature à l'Assemblée nationale par le Centre gabonais des élections : « Ce n'était même pas imaginable. Je ne pouvais pas penser qu'un jour, je serais devant le peuple gabonais à me présenter à cette élection législative. »
L'amour d'Hebert pour Minvoul est né lorsqu'il a rencontré il y a 14 ans son épouse, Valérie Eyang, originaire de la localité. Ses nombreux voyages sur le terrain ont été une source d'inspiration. Il sait ce qu'il va améliorer en priorité s'il est élu, ou pour le compte d'une association qu'il a créée : « Électrifier certains villages. » « Moi-même, quand je me rends là-bas, malheureusement, le soir, je m'éclaire à la lampe-torche. Ou bien, avec la lampe à pétrole », explique-t-il.
Depuis l'annonce de sa candidature, Christian Hebert dit avoir écouté tout type de réactions. « Il y a quelques retours négatifs. Mais il y a beaucoup de réactions positives. Je suis ici plutôt en tant que technocrate, pour développer des projets. »
Ingénieur des télécoms, celui qu'on appelle déjà le « député blanc » affronte l'actuel ministre de la Lutte contre la corruption.