Les autorités de la transition ont, par ordonnance, créée une autorité indépendante de lutte contre la corruption. Celle-ci, qui remplace l'ancienne Inspection générale d'État (IGE), a pour mission de bannir les mauvaises pratiques administratives et d'aider les investisseurs à s'implanter au Tchad. Mais l'Association de lutte contre la corruption et les malversations économiques doute de son caractère indépendant.
L'ancienne Inspection générale d'État, aujourd'hui dissoute, peinait à convaincre avec son bilan mitigé. Alors, cette nouvelle institution parviendra-t-elle à faire reculer la corruption pour améliorer le climat des affaires ? Le ministre secrétaire général du gouvernement, Haliki Choua Mahamat, en est persuadé :
« Pour bannir toute les inégalités affectant au passage le climat général des affaires, il a été recommandé de créer une autorité indépendante. (...) Le chef de l'État en est le garant. Le simple citoyen peut dénoncer ou saisir. Mais cette autorité a pour vocation aussi la prévention et la moralisation de la vie publique. »
Le coordonnateur de l'Association de lutte contre la corruption et les malversations économiques au Tchad (Alcomet), Foullah Baba Isaac, se dit pessimiste quant à l'indépendance de cette autorité :
« Lutter contre la corruption, ce n'est pas seulement créer des lois. Ceux qui ont été pris la main dans le sac ont été mis en prison mais sont sortis après quelques jours. Et après, ceux-là ont été promis à de hautes fonctions. Si cette autorité est indépendante, elle doit être composée de membres du gouvernement et également de membres de la société civile. C'est vraiment un trompe-l'oeil. Le gouvernement veut juste répondre aux exigences des bailleurs de fonds qui lui demandent d'assainir les finances publiques. »
Le Tchad a ratifié de nombreux textes, instruments juridiques et conventions internationales contre la corruption. Mais il est le pays le plus corrompu, selon l'ONG Transparency international.