Burkina Faso: Véhicules hors gabarits - Les acteurs invités à se conformer à la règlementation

Les responsables des structures techniques du ministère des Transports, de la Mobilité urbaine et de la Sécurité routière ont tiré la sonnette d'alarme sur l'impact négatif des véhicules anarchiquement transformés, au cours d'une conférence de presse, le 5 août 2023, à Ouagadougou.

Le nombre de véhicules hors gabarits en circulation au Burkina Faso devient inquiétant. Ce constat a été fait par les responsables de la Direction générale des transports terrestres et maritimes (DGTTM), le Centre de contrôle des véhicules automobiles (CCVA) et l'Office national de la sécurité routière (ONASER), lors d'une conférence de presse, le 5 août 2023 à Ouagadougou. « Des statistiques de l'ONASER de 2019 à 2022, il ressort que sur un nombre total de 367 340 véhicules pesés, 247 832 étaient en surcharge soit 67,46%. Malheureusement la journée de sensibilisation des automobilistes qui a eu lieu, dans le cadre des 72 heures du CCVA, le 02 août 2023 a confirmé ce fait.

Le 1er véhicule qui a servi de référence pour le lancement de la campagne de sensibilisation est un tracteur routier transformé anarchiquement en camion isolé et qui ne disposait d'aucun document à jour. Sur ce véhicule nous avons relevé neuf infractions », a déclaré le directeur général des transports terrestres et maritimes, Kanou Coulibaly. La circulation des véhicules hors normes engendre l'insécurité routière, détériore le tissu socio-économique national et favorise la prolifération des faux documents et des mauvaises pratiques, selon le patron de la DGTTM. L'engorgement des voies de circulation et espaces publics, l'accroissement du nombre d'accidents de la route et de décès, l'instauration d'une concurrence déloyale entre les acteurs exerçant dans la légalité et ceux illégaux, la dégradation accélérée des infrastructures routières et l'augmentation du coût de l'entretien routier sont entre autres les conséquences néfastes subies par les Burkinabè. Le directeur général des transports terrestres et maritimes a relevé que la transformation des véhicules est prévue et encadrée par la loi. C'est pourquoi il a invité les acteurs à se rapprocher des services de la DGTTM, l'ONASER et le CCVA, afin de se conformer aux normes en vigueur.

La sensibilisation, le maître-mot

La directrice générale du Centre de contrôle des véhicules automobiles, Zalissa Koumaré/Ouilio a rassuré que la sensibilisation pour le respect des normes en matière de transformation de véhicule lancée depuis le conseil des ministres du 12 juillet 2023, va se poursuivre pendant un certain temps.

«Tout est fait pour que tout le monde ait l'information. Dès que l'autorité va donner le top départ de la répression, elle va commencer », a-t-elle insisté. Pour la DG du CCVA, dans le cadre de la convention de partenariat signé avec la Chambre des métiers de l'artisanat du Burkina Faso (CMA-BF), les garagistes vont bénéficier de formation sur les normes à respecter et d'outils pour opérer des transformations réglementaires. Le représentant du directeur général de l'ONASER, Aboubacar Fofana a précisé que des carrossiers de Ouagadougou et Bobo Dioulasso ont déjà été formés dans ce sens. « Les textes ne sont pas nouveaux et les acteurs les connaissent. Il n'est pas dit que l'on ne peut pas transformer. Nous appelons ceux qui ont opéré des transformations anarchiques à venir ! Nous pouvons vous rappeler ce qu'il faut faire pour se mettre aux normes. A ceux qui avaient l'intention de transformer leurs véhicules de façon anarchique, nous disons de ne plus s'aventurer car c'est interdit », a répondu Mme Koumaré à une interrogation sur les attentes vis-à-vis des acteurs.

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