À mesure que la date de l'ouverture du dépôt de dossiers approche, l'effervescence va crescendo au sein des états-majors politiques où aucun scénario n'est écarté, même le plus inimaginable.
Intérim
À l'occasion de sa énième visite à La Réunion, le président du Sénat Herimanana Razafimahefa a déclaré sur le plateau d'une station télé de l'île soeur qu'il ne prendrait pas de grande décision pendant son intérim à la tête de l'Etat. Une vérité de la Palice de la part du numéro Un de la Chambre haute qui deviendra un chef d'Etat honorifique ou symbolique si le président en exercice venait à être candidat à sa propre succession. Dans ce cas de figure, « le président du Sénat exerce les attributions présidentielles courantes jusqu'à l'investiture du nouveau président ».
« Mody mitapy »
Pour l'instant, Andry Rajoelina ne s'est pas encore prononcé expressément ou implicitement sur sa candidature ou pas au scrutin du 09 novembre 2023. Il réserve l'honneur et la primeur de sa déclaration aux Malgaches dont il est le président en titre tel que l'atteste sa présente visite officielle au Rwanda. Quoique ses faits et gestes semblent indiquer implicitement ou tacitement qu'il brigue un second bail de 5 ans à Iavoloha, l'actuel locataire fait comme si de rien n'était. Il se met en mode « mody mitapy » pour reprendre une expression en vogue.
Spéculations
Sauf s'il a confié au président du Sénat que ce dernier sera le prochain numéro Un de l'Etat, le président élu attend le moment idoine pour annoncer sa décision. Une chose est sûre, cela va se faire d'une manière solennelle. Qu'elle aille dans un sens ou dans un autre, même s'il ne peut pas décider de ne rien décider. En attendant, les spéculations des uns et les supputations des autres vont bon train. À la différence du TGV - le parti présidentiel - dont les leaders ont choisi le boulodrome de Tongarivo à Tanjombato pour lancer un appel à... candidature à l'endroit du locataire du Palais d'Atsimondrano. Au moment même ou une nouvelle donne serait (le conditionnel est de rigueur) en gestation dans les hautes sphères du pouvoir. Reste à savoir si cette gestation pour ne pas dire gesticulation va aboutir à quelque chose de viable ou de mort-né.
Intervention
Faute d'échographie politique, on ignore de quel genre il s'agit. Pourrait constituer un indice, l'intervention médiatique prévue cette semaine d'un homme considéré comme un proche parmi les proches d'Andry Rajoelina, quand bien même il ne ferait pas partie de l'actuelle délégation présidentielle au Rwanda, à moins qu'il ne soit justement resté au pays pour mieux préparer ce qu'il doit dire et/ou ne pas dire. Un an et trois mois après sa dernière interview télévisée du 1er avril 2022 qui n'était pas un poisson d'avril, on peut douter du doute en ce mois d'août.