À Madagascar, l'inquiétude monte alors que l'Union européenne (UE) a révisé à la baisse les limites maximales tolérées de résidus, dont la nicotine, dans plusieurs denrées alimentaires, dont la vanille, principal produit agricole pourvoyeur de devises du pays. Sur place, acteurs de la filière et autorités tentent d'apporter une réponse à cette nouvelle réglementation. Explications.
À Madagascar, les autorités appellent la Commission européenne à une négociation concernant les niveaux de résidus de nicotine contenus dans la vanille malgache. Plus grande productrice mondiale de cette épice, la Grande Île se trouve en mauvaise posture alors que l'Union européenne (UE) a révisé à la baisse ses limites maximales de résidus, dont la nicotine, dans plusieurs denrées alimentaires.
« Un risque qu'un très grand nombre de lots de vanille soient rejetés par l'Europe »
Ce niveau qui était de 0,3 mg par kilo ne devra plus dépasser les 0,02 mg à partir du 14 septembre 2023.
Une nouvelle réglementation qui impacterait toute la filière et l'économie de l'île puisque 80 % des lots de gousses malgaches pourraient dépasser cette nouvelle limite maximale, selon une série d'analyses du Groupement des Exportateurs de vanille de Madagascar. « Il y a un risque qu'un très grand nombre de lots de vanille soient rejetés par l'Europe et que les États-Unis suivent. C'est généralement le cas, souligne Georges Geeraerts, président de ce groupement. Il ne faut pas oublier que, même si les États-Unis sont les plus gros consommateurs de vanille de Madagascar au niveau volume, ils achètent souvent via des traders européens ».
La raison de la présence de résidus de nicotine reste indéterminée
Cette épice reste le principal produit agricole pourvoyeur de devises pour Madagascar. « L'objectif, c'est d'abord de reculer la date fatidique, le temps que l'on comprenne ce qui se passe, et puis de revoir éventuellement ces niveaux une fois qu'on aura compris d'où cela vient », poursuit Georges Geeraerts.
La raison de la présence de résidus de nicotine dans la vanille malgache reste indéterminée. « Soit c'est une présence naturelle comme dans certains végétaux, soit c'est une contamination environnementale ou une contamination humaine », explique l'exportateur.
Le conseil des ministres a indiqué avoir mis en place une « force opérationnelle », composée du ministère du Commerce, de celui de l'Agriculture et du ministère des Affaires étrangères pour entamer des pourparlers avec la Commission européenne et demander la non-application de ce nouveau seuil.