« Rien n'est perdu, le dialogue est toujours possible. » C'est l'appel lancé par monseigneur Laurent Dabiré, président de la conférence épiscopale Burkina Faso-Niger, qui réaffirme son opposition à une intervention militaire sur le sol nigérien.
Des évêques lancent un appel pour empêcher une confrontation armée entre la Communauté économique des États de l'Afrique de l'Ouest (Cédéao) et les militaires nigériens.
Cette semaine, la conférence épiscopale Burkina Faso-Niger a ainsi envoyé une lettre de solidarité à l'évêque de Niamey et archevêque de Maradi. Monseigneur Laurent Dabiré, président de la conférence épiscopale des deux pays, dit « non » à une intervention armée.
« Le nouveau président de la Cédéao se rend-il compte de la gravité de cette situation ? »
« Nous y sommes clairement opposés, parce qu'elle ne fera qu'aggraver les choses et porter la guerre au coeur de l'Afrique de l'Ouest alors même qu'un temps d'observation n'a pas eu lieu », lance-t-il au micro de Sébastien Nemeth.
Monseigneur Laurent Dabiré poursuit : « Dans la précipitation, on peut s'engager dans une voie très hasardeuse. Cette crise touche déjà le Burkina, le Mali et la Guinée, qui se sont déclarés solidaires du Niger. Il vaut mieux jouer la carte de la prudence. La crise actuelle divise politiquement la Cédéao et nous nous posons la question de si le nouveau président de la Cédéao se rend compte de la gravité de cette situation. »
Il réitère : « Rien n'est perdu, le dialogue est toujours possible. Nous lançons un appel pour regarder toujours à l'intérêt des populations et pour baisser le ton. Si chacun met un peu d'eau dans son vin, alors on pourra instaurer un dialogue, si petit, si minime soit-il, vers de vraies discussions en vue d'une sortie de crise. »
Le 26 juillet dernier, le président nigérien, Mohamed Bazoum, a été renversé par un coup d'État. Le 30 juillet, la Cédéao, dont le Niger est membre, a donné une semaine aux militaires putschistes pour rendre le pouvoir, n'excluant pas une intervention armée passé ce délai. L'ultimatum a expiré cette nuit, à minuit hier, dimanche soir.