Congo-Kinshasa: Un assassinat crapuleux aux contours complexes, Chérubin Okende - Après l'autopsie, le mystère persiste !

L'affaire Chérubin Okende continue à faire couler encre et salive dans le microcosme politique rd-congolais. Le Ministre honoraire et Député national assassiné le 13 juillet 2023, n'a pas encore été inhumé, étant donné que les circonstances de sa mort restent jusqu'alors aussi bien floues que mystérieuses. Entre les autorités qui ont déclaré être chagrinées par cette perte et qui se disent déterminés à retrouver les responsables, il y a aussi sa famille politique, l'Opposition, avec à sa tête Moïse Katumbi, qui pointe du doigt le pouvoir en place et se dit «méfiant» vis-à-vis de celui-ci. En troisième lieu se trouve sa famille biologique qui ne sait à quel saint se vouer, mais qui attend que toute la lumière soit faite.

Alors que tout le monde cherche à connaître le criminel et le mobile du crime, dans une conférence de presse par lui animée, le Procureur Général près la Cour de Cassation aurait déclaré que Cherubin Okende serait mort par balles et ce, en l'absence de toute autopsie. Selon la famille éprouvée, cette démarche vise tout simplement à «préparer l'opinion à accepter les conclusions qui sembleraient avoir déjà été arrêtées». Par la suite, elle a déposé une plainte contre X afin de pousser le processus judiciaire à aller plus rapidement. Elle refuse que la mort d'un des leurs passe sous silence comme l'ont été tellement des dossiers similaires dans le passé ; elle s'est également opposée à une autopsie «précoce» initiée par les autorités congolaises, qui ont démenti, car craignant des «résultats non concluants», exigeant, à tout prix, la présence d'experts internationaux afin de croiser les résultats et d'en dégager toutes les conclusions qui s'imposent.

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Appel lancé aux spécialistes internationaux

L'appel à l'expertise internationale n'est certainement pas le souhait des familles biologique et politique de Chérubin Okende uniquement !

En effet, les autorités congolaises avaient également lancé cet appel, afin d'éviter toute contestation des résultats.

En conférence de presse, le Procureur Général près la Cour de Cassation avait déclaré que le souhait des autorités congolaises est d'être le plus objectif possible et avait confirmé être en contact avec les experts qui devaient venir de la Belgique, de la Monusco, de la France et de l'Afrique du Sud.

Tout porterait à croire que l'issue de cette affaire prendra encore un peu de temps.

Au crépuscule du jeudi 3 août 2023, l'autopsie du corps de Chérubin Okende à la morgue de l'hôpital du cinquantenaire se serait déroulée en présence des membres de sa famille biologique, des experts belges, sud-africains, des légistes onusiens et congolais, un examen de scanner aurait été fait, dès le départ.

Pour la famille, la seule attente est d'avoir un résultat crédible devant permettre de déterminer les causes réelles de la mort de Chérubin Okende.

Mais, comment arriver à un résultat satisfaisant pour toutes les parties ?

Là est toute la question. Il y a quelques semaines, bon nombre d'acteurs de la société civile émettaient leur avis à ce sujet. Si, pour certains, le pouvoir en place a échoué dans sa mission de sécuriser le peuple, d'autres estimaient, en revanche, qu'il n'était nullement question de s'approprier cet événement tragique à des fins politiques. Tel est, d'ailleurs, l'avis repris, depuis le début de ce dossier sulfureux, par Patrick Muyaya, Porte-parole du Gouvernement.

Mais, pourtant, il est très difficile à ce stade de ne pas associer la politique à l'assassinat d'un acteur politique de l'Opposition en pleine période pré-électorale. Les enjeux sont majeurs ! Entre l'organisation des IXès Jeux de la Francophonie, défi relevé par le gouvernement, les élections qui pointent le bout de leur nez et les racines de l'intolérance politique qui s'installent, le cocktail est prêt pour utiliser le meurtre de Chérubin Okende à son avantage. Mais, à qui cela profiterait-il ? Et pour quels intérêts précis ?

Là où les Romains s'empoignèrent...

Selon Me Laurent Onyemba, Avocat de la famille Okende, les rapports de l'autopsie seront signés par les médecins congolais inscrits sur le tableau de l'Ordre mais, par contre, les experts internationaux, venus d'ailleurs, donneront, chacun, un rapport individuel. Il est donc question ici d'être « vigilant » afin d'entrer en possession de tous les rapports.

Ce qui permettra d'en vérifier le parallélisme.

S'il est vrai que l'autopsie permettra déjà de connaître les circonstances de la mort de Chérubin Okende, il faudra en déterminer l'auteur et, même, remonter jusqu'aux commanditaires, s'il y en a, afin de les traduire devant la justice.

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