Au cours d'une conférence tenue dans la grande salle de Notre Dame de Fatima le samedi 5 août dernier, la structure « Bataillon Front Populaire » a appelé le peuple au boycott des élections de décembre.
«La folie, c'est de faire toujours la même chose et de s'attendre à un résultat différent.» Cette citation d'Albert Einstein est l'un des soubassements pris par la structure afin d'expliquer son appel au boycott. En effet, selon les membres de la structure, le Congo ne se trouve pas à son premier cycle électoral. Et pourtant, "contrairement aux chants de sirène que lancent les régimes au pouvoir, il n'y a eu aucun changement apporté", soutient ce bataillon. «A trois reprises, ils sont allés aux élections en embarquant le peuple, le peuple s'est fait voler ses choix (...). Ce que fait le régime Tshisekedi aujourd'hui n'est pas différent de ce qu'a fait le régime Kabila hier, pareille l'opposition d'aujourd'hui à Tshisekedi n'est pas différente de celle contre Kabila. », a déclaré Jean Marie Kalonji, président de la structure en RDC.
Selon eux, la RDC, qui est toujours un pays occupé par les étrangers, sous le joug de la communauté internationale, ne peut se libérer de cette domination en organisant des élections qui sont soutenues par celle-ci.
Partant de l'époque de Léopold II, l'orateur s'est indigné du fait qu'aucun gouvernement en RDC, depuis 1960 à ce jour, « n'a eu le courage de demander justice et réparation pour ces crimes souillant le paysage de notre nation afin de permettre à ce que les âmes de nos ancêtres exécutés par l'administration de Léopold II puissent retrouver la lumière afin de reposer en paix. »
En outre, le Bataillon accuse la communauté internationale d'être l'initiatrice des plans visant à garder la RDC, gâchette de l'Afrique sous sa coupe dans le but de l'empêcher de jouer le rôle d'initiateur de l'émancipation de l'Afrique, parmi ceux-ci la création du génocide rwandais qui a entrainé le génocide contre le peuple bantu qui a commencé en « permettant aux génocidaires d'avoir une porte d'entrée au Zaïre, à l'Est, sous l'alibi des réfugiés rwandais. C'est ainsi qu'en 1996, débute la guerre de réoccupation de la RDC avec les proxies de l'empire dans la région, qui sont le Rwanda, l'Ouganda, le Burundi, l'Afrique du Sud, l'Angola...».
Toutes ces guerres traumatisantes ont laissé des « séquelles psychologiques encore perceptibles aujourd'hui dans le comportement manifeste d'infantiliser de la masse populaire, voulant qu'elle puisse croire que tout ce qui lui arrive est la volonté de Dieu, le poussant à se soumettre totalement face à l'injustice inacceptable qu'elle vit de la part de ses autorités, alors que nous, en terme de bantu, nous devrions être la force, l'espoir et l'inspiration de nos peuples à travers l'éternité. »
Par ailleurs, tout en comparant l'inefficacité des élections à celles de dialogues tenus jusqu'alors, elle qualifie ce processus démocratique de « maquillage » de l'occupation du Congo par les étrangers, une véritable hypothèque de l'avenir congolais.