Afrique: Le partenariat entre le Rwanda et Madagascar scellé

Andry Rajoelina et son homologue rwandais, Paul Kagame ont eu un tête-à-tête d'une heure, hier. Un protocole d'accord de coopération économique entre Madagascar et le Rwanda a été signé à l'issue de cet entretien.

Une collaboration Sud-Sud. La rhétorique est traduite en acte pour le cas de Madagascar et du Rwanda. Un protocole d'accord de coopération économique entre les deux pays a été signé, hier, au palais d'état, au Urugwiro village de Kigali, capitale rwandaise, sous la houlette de Andry Rajoelina, président de la République malgache et de son homologue rwandais, Paul Kagame. "C'est parce que nous partageons cette conviction d'une collaboration Sud-Sud, que nous sommes déterminés à renforcer notre collaboration avec le Rwanda", affirme Andry Rajoelina. Il ajoute, "nous avons choisi des secteurs porteurs qui vont tracer l'autoroute du développement durable entre nos deux pays". Avant lui, Paul Kagame a soutenu que "le commerce et les échanges sont le moteur du développement. Une Afrique connectée sera plus prospère".

Cet accord signé, hier, est le corollaire de la visite officielle du locataire d'Iavoloha au Rwanda. Un déplacement marqué par un tête-à-tête d'une heure avec son hôte, Paul Kagame. Comme l'indique Tahina Razafindramalo, ministre du Développement numérique, de la transformation digitale, des postes et des télécommunications, qui a signé le protocole d'accord, pour la partie malgache, l'acte permettra à Madagascar et au Rwanda, de faire face, ensemble, aux enjeux mondiaux. Les changements climatiques, la sécurité alimentaire et la transformation énergétique vers une économie verte, notamment, sont les enjeux mondiaux cités, hier.

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"Nous avons partagé les expériences, car il est évident que le continent africain sera atteint par le changement climatique. Nous avons besoin de mobiliser des ressources pour entreprendre des mesures de mitigation pour faire face aux aléas climatiques", indique Paul Kagame. Dans sa prise de parole, Andry Rajoelina ajoute, par ailleurs, "nous avons choisi des secteurs porteurs qui vont tracer l'autoroute du développement durable entre nos deux pays". Des secteurs sur lesquels le partage d'expérience, entre la Grande île et le Rwanda, se fait. "Notre venue ici nous permettra de partager cette vision sur les initiatives mises en oeuvre pour atteindre l'émergence", déclare le locataire d'Iavoloha.

Trois piliers

Admiratif, Andry Rajoelina renchérit, "le Rwanda est devenu un modèle de croissance africaine qui a su démontrer que tout est possible malgré une guerre civile. Malgré une population et un pays affaiblis, la nation rwandaise a su se relever et démontrer cette capacité de transformation radicale et rapide vers le développement".

Durant le forum des investissements Madagascar - Rwanda, qui a précédé la rencontre entre les deux présidents, l'industrie extractive et minière, dont le raffinage d'or, a été citée comme étant parmi ces secteurs porteurs, inscrits dans les objectifs de la coopération entre les deux pays. Il y a aussi, les industries durables, l'agrobusiness, le tourisme, les infrastructures et villes nouvelles, les nouvelles technologies au service de l'efficacité administrative, la promotion des investissements. Selon le président de la République, "Madagascar emboîte le pas, avec détermination", au Rwanda dans la marche vers l'émergence.

"Nous avons démarré et nous allons accélérer la croissance durable", ajoute-t-il, en indiquant que les raisons pour lesquelles il est accompagné "d'une délégation solide", est d'échanger et de voir sur terrain les bonnes pratiques sur lesquelles s'inspirer. Des ministres, des parlementaires et des acteurs du secteur privé sont, en effet, du voyage à Kigali. Le locataire d'Iavoloha souligne ainsi trois piliers de la coopération et du partage entre Madagascar et le Rwanda.

Le premier est l'accès à une gouvernance améliorée au service du développement. Ceci, à travers l'appui des nouvelles technologies. "Nous avons démarré le processus de digitalisation au niveau administratif, mais il doit s'accélérer", concède le chef de l'état. Le but est que chaque citoyen perçoit des améliorations concrètes dans l'efficacité et la qualité des services publics de base.

Le second pilier est la création d'emplois. Il implique des réformes de la part de l'état et la participation active du secteur privé. Dans ce volet, "la collaboration entre les deux pays sera concrète pour structurer la filière or à Madagascar. Nous visons aussi la construction de nouvelles villes durables et résilientes au bénéfice d'une urbanisation accompagnant l'accroissement des populations à Madagascar.

Kigali et Antananarivo vont illustrer ensemble ce partage de savoir-faire et d'expertise entre Tanamasoandro et Kigali innovation city", indique Andry Rajoelina. Le dernier pilier est la facilitation des liaisons "pour accélérer ces projets". Les différentes voies de rapprochement entre Madagascar et le Rwanda seront ainsi étudiées. "Il suffit de 3 heures 45 minutes pour rallier Kigali et Antananarivo. Nous sommes proches, mais nous allons nous rapprocher davantage", note le président Rajoelina en ajoutant, "je m'assurerai que l'ensemble du gouvernement, le secteur privé et les acteurs responsables de la concrétisation de ces projets les mettent en oeuvre pour le bien-être de nos peuples".

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