Ile Maurice: Contestation de la «Private Prosecution» - Maneesh Gobin quitte la cour à la vitesse d'un cerf au galop

La demande du ministre de l'Agro-industrie, Maneesh Gobin, et du Parliamentary Private Secretary (PPS) Rajendra Dhaliah pour contester la Private Prosecution déposée contre eux par le pandit Vivek Pursun a été appelée devant la cheffe juge, Rehana Mungly-Gulbul, hier.

Une audience qui a duré pas plus de dix minutes, la représentante du bureau du Directeur des poursuites publiques (DPP), Me Adeelah Hamuth, Assitant DPP, ayant demandé un renvoi pour prendre connaissance du dossier complet dans cette affaire. Le DPP fera ainsi part de sa position le 21 août, l'affaire ayant été renvoyée à cette date.

Durant cette comparution express, Maneesh Gobin, qui a tout de même fait le déplacement pour être présent en cour, s'est une fois de plus éclipsé sans dire un mot, rapide comme un cerf, derrière ses lunettes noires. La Cour suprême étant actuellement en congé, la cheffe juge a écouté les affaires urgentes en Chambre. Le public y avait cependant accès. Le principal concerné, Maneesh Gobin, qui conteste les poursuites privées contre lui, de même que Rajendra Dhaliah, sont arrivés en cour peu avant l'audience, vers 9 h 45.

Outre les avocats des parties, soit ceux représentant Maneesh Gobin, Rajendra Dhaliah et le pandit Vivek Pursun, défendeur dans la contestation, le bureau du DPP était également représenté. Pour rappel, lors de la précédente audience, la cheffe juge avait ordonné que le bureau du DPP fasse partie du procès. C'est l'assistant DP, l'ancienne magistrate Adeelah Hamuth, qui a été déléguée pour représenter le bureau de Me Rashid Ahmine dans cette affaire. Si le DPP est appelé à prendre position, il n'a pu le faire hier, n'étant pas en possession du «brief» complet de l'affaire. Face à cette situation, le bureau du DPP a obtenu un renvoi pour faire connaître sa position donc. Par ailleurs, les avoués de Maneesh Gobin et de Rajendra Dhaliah ont informé la cour qu'ils ont amendé leur affidavit initial pour y inclure le DPP comme partie.

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Après tous ces échanges qui n'ont duré que quelques minutes, Maneesh Gobin, entouré de ses gardes du corps, a tout de suite quitté la salle d'audience, suivi de son avouée, Me Shamila Sonah-Ori. Son avocat, Me Ravind Chetty, SC, n'était pas présent en cour hier. Alors que l'Attorney General échangeait quelques mots avec son avouée, il s'empressait aussitôt de quitter la cour. Sa voiture, déjà garée à l'entrée du tribunal, l'attendait. Une fois de plus, Maneesh Gobin, qui paraissait tout de même détendu, a préféré partir à la vitesse d'un cerf au galop pour éviter de répondre aux questions des journalistes...

«Overwhelming evidences»

Revenant sur les deux charges qui ont été logées contre l'Attorney General et le PPS devant le tribunal de Curepipe, en l'occurrence complot et perversion du cours de la justice, Me Sanjeev Teeluckdharry explique que pour la première charge, il est reproché à Maneesh Gobin d'avoir comploté avec d'autres personnes pour pratiquer des activités illégales sur le terrain de Grand-Bassin et pour la deuxième, le fait qu'il ait refusé de «step down» en tant qu'Attorney General et ministre de l'Agro-industrie, une situation visant à pervertir le cours de la justice. «Il y a des 'overwhelming evidences' dans cette affaire. Quelle personne raisonnable va donner autant de terrain à bail à des prête-noms ? Le fait que le ministre ait pris un cerf de ce ranch est déjà un acte de corruption», a déclaré Me Teeluckdharry.

Le pandit Vivek Pursun, pour sa part, déplore une fois de plus le fait que le gouvernement n'accorde aucune attention à ce qui se passe autour de Grand-Bassin. «C'est un endroit sacré qui concerne tous les Mauriciens. Là, nous avons appris qu'il y a une cruauté extrême envers des animaux de cette région. C'est inacceptable», déclare l'homme religieux. Il maintient que ce procès est suivi de près par toutes les communautés qui veulent connaître la vérité. Le ministre de l'Agro-industrie et le PPS ont obtenu le gel de la Private Prosecution en attendant une décision de la Cour suprême.

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