Ile Maurice: Affaire Yogida Sawmynaden - Mes Valayden et Neerooa entrent en scène

Les choses sérieuses commencent pour l'exministre du Commerce Yogida Sawmynaden. C'est le Directeur des poursuites publiques (DPP) qui a pris l'affaire en main et ce n'est nul autre que Me Azam Neerooa - celui-là même qui avait conduit l'enquête judiciaire sur la mort de Kistnen - qui mènera la poursuite.

Il va sans dire que cet avocat du bureau du DPP connaît bien tous les détails de cette affaire. Me Neerooa était présent, hier, en cour intermédiaire devant le magistrat Pranay Sewpaul et il a quitté la cour après l'audience en compagnie d'un policier qui l'escortait, probablement pour des raisons de sécurité.

Mais en cour hier, c'est aussi la présence de Me Rama Valayden qui a été remarquée. Il tiendra avec Me Anoup Goodary le «watching brief» pour le compte de la plaignante, la veuve Simla Kistnen. Il faut savoir que, normalement, un plaignant, victime ou non, n'a pas besoin d'avocat, le DPP ou la police représentant ses intérêts. Cependant, pour certaines affaires, le plaignant a recours à un avocat qui pourra suivre l'affaire tout en étant en mesure d'intervenir pour interroger un témoin par exemple, mais avec la permission du magistrat présidant le procès.

Lors de sa présentation comme «watching brief», hier matin en cour, on a vu l'avocat de Yogida Sawmynaden, le Senior Counsel Raouf Gulbul, faire une motion ou émettre une remarque, à l'effet que Mes Valayden et Goodary ne devraient se limiter qu'à «observer»... Me Gulbul voulait sans doute faire comprendre que les deux avocats de Simla Kistnen ne devaient pas intervenir. On saura au cours du procès si une intervention leur sera autorisée. Cela, même si, comme nous le dit un homme de loi, on pourra compter sur la compétence de l'avocat du DPP Me Azam Neerooa.

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L'affaire a été renvoyée au 12 septembre car l'accusé n'a plaidé ni coupable ni non coupable, ses avocats demandant que tous les documents relatifs à cette poursuite leur soient communiqués. Ce n'est qu'après la réception et l'analyse de ces documents - d'ici le 12 septembre en principe - que Mes Raouf Gulbul et Mamade Alim Bocus aviseront leur client Sawmynaden s'il doit plaider coupable ou pas. Une motion a aussi été présentée, hier, par Me Azam Neerooa pour que Yogida Sawmynaden ne soit pas autorisé à quitter le territoire pour le moment. Les avocats de l'accusé n'y ont pas objecté.

Fausses déclarations à la presse ?

À la sortie du tribunal hier, Me Rama Valayden a déclaré qu'il «est clair que la police a couvert Yogida Sawmynaden jusqu'au bout et n'a informé personne de son inculpation». Et de se demander si Yogida Sawmynaden a menti à la population lorsqu'il a déclaré qu'il a soulevé un point de droit pour ne pas être interrogé par la police.

Pour rappel, le 29 mai, l'ex-ministre a fait état d'un point de droit soulevé par son avocat et qui aurait mis fin à l'interrogatoire. Et lorsqu'un journaliste lui a demandé si la police lui a fait savoir s'il y aura une inculpation, l'ex-ministre n'a pas voulu répondre à la question.

Yogida Sawmynaden s'était avancé seul face à la presse, le 29 mai, aux Casernes centrales, alors que Me Gulbul se tenait à l'écart. Interrogé par la suite, l'homme de loi n'a voulu rien dire, demandant aux journalistes de se contenter de la déclaration de son client.

Le 23 juin, l'ex-ministre est ressorti des Casernes «serein» et l'on ne savait toujours pas s'il avait déjà été inculpé. Ce sont certains articles de presse qui ont stipulé que l'ex-ministre n'avait pas permis aux policiers de l'interroger sur les nouvelles charges retenues contre lui par le DPP, à savoir faux et usage de faux, différentes de celles auxquelles il répondait précédemment, face aux enquêteurs du CCID. Mais pourquoi ces cachotteries ? «On saura bientôt quand exactement Yogida Sawmynaden a été inculpé formellement», rassure un avocat.

Rama Valayden se demande, lui, s'il n'est pas temps pour Sawmynaden de démissionner comme député...

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