Ile Maurice: Criminels financiers

Quiconque ayant déjà suivi un atelier de travail du Groupe d'action financière saura que pour blanchir de l'argent sale, deux secteurs sont favorisés : le secteur de l'immobilier et les organisations à but non lucratif... à la surface.

Dans l'immobilier, le réseau criminel étranger, bien souvent, verse de l'argent à un acheteur local afin d'acquérir un bien immobilier. Mais on note, en parallèle, d'autres plans plus sophistiqués «qui combinent des prêts et des hypothèques aux comptes en fiducie d'avocats pour blanchir discrètement des fonds». Dans la plupart des cas, la majorité de l'argent blanchi passe par des entreprises incorporées légitimes, «dont les activités sont minimales ou inexistantes», souligne un récent rapport du GAFI. Ce rapport cite aussi les secteurs des oeuvres de charité et des assurances comme étant particulièrement à risque.

Depuis l'éclatement de l'affaire Platinum Card/ Planet Earth Institute, dans laquelle plus d'un politicien a été berné, le gouvernement insiste que «we still mean business» en termes de «good practices» contre le «money laundering» et toutes ces «corrupt practices», les «fraudulent activities» et les «racketeering» de certains criminels financiers. Nos régulateurs, tant à la Banque centrale qu'à la Financial Services Commission, ont pris du temps, mais ont finalement compris le risque financier derrière les comptes opérés par Sobrinho ou les compagnies qu'il contrôlait de Maurice.

Peupler nos institutions de petits copains et copines ne va pas aider notre cause. Avec un bilan lamentable et des centaines de millions engloutis - le gouvernement a financé l'ICAC à hauteur de Rs 211 millions pour 2021-2022, dont 85 %, soit Rs 180 millions, sont allées en frais de personnel et du directeur général Navin Beekarry. Et son package va connaître une belle inflation avec la Financial Crime Commission...

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