Burkina Faso: Transformations anarchiques et circulation de poids-lourds hors normes - Il faut siffler la fin de la récréation

Le 12 juillet dernier, le ministre en charge des transports a fait une communication portant sur la lutte contre les transformations anarchiques et la circulation des véhicules poids-lourds hors normes de transport de marchandises et de voyageurs au Burkina Faso.

Par cette mesure, le gouvernement entend non seulement mettre de l'ordre dans le secteur du transport, mais aussi garantir la sécurité de tous sur les routes qui, on le sait, endeuillent de nombreuses familles. C'est tout à son honneur d'autant que les statistiques des accidents mortels de la circulation, d'année en année, font froid dans le dos.

Tout se passe, en effet, comme si certains, en dépit des sensibilisations appelant les uns et les autres à plus de responsabilités sur nos routes, en font à leur tête. C'est pourquoi, de guerre lasse, les autorités ont décidé de passer à la vitesse supérieure non sans donner le temps aux uns et aux autres pour se plier aux exigences du Code de la route.

Cela est d'autant plus nécessaire que les pratiques malsaines, on en rencontre toujours sur nos routes ; certains routiers agissant en dehors de tout cadre légal. C'est le cas, par exemple, de ces véhicules hors gabarit que l'on rencontre en agglomération comme en hors agglomération.

Il s'agit des véhicules de 16 roues, par exemple, qui ont été allongés pour devenir des camions de 24 roues et ainsi de suite. Il ne s'agit pas d'une simple vue de l'esprit ; tant des exemples concrets, il en existe à la pelle. Les transporteurs qui le font savent que la pratique est illégale. Mais étant donné que l'autorité a laissé faire, cela passe pour être devenu une norme.

En conséquence, en plus d'être sources d'accidents graves de la circulation, ces infractions ou pratiques illégales contribuent à dégrader énormément nos voies construites généralement avec le soutien de partenaires techniques et financiers. Comment peut-il en être autrement quand ceux-là qui sont chargés du contrôle, décident de fermer les yeux contre des espèces sonnantes et trébuchantes ?

En effet, Dieu seul sait la complicité qu'il y a entre les Forces de l'ordre et les transporteurs sur les grands axes routiers. Certains rusent avec les textes ; l'essentiel étant que chaque partie y trouve son compte.

Et tant qu'il en sera ainsi, nos routes continueront à se dégrader et les accidents de la circulation ne diminueront pas. C'est pourquoi il serait souhaitable que s'il veut réussir la lutte contre certains comportements indélicats sur les axes routiers, le gouvernement instaure une police des polices. Cela pourrait dissuader certains agents publics qui seraient tentés de saboter le travail sur le terrain en privilégiant leurs intérêts personnels.

Quant aux transporteurs qui, en dépit de la sensibilisation, continueront de transgresser les textes, qu'il leur soit opposée toute la rigueur de la loi. Car, on ne peut pas admettre que parce qu'ils veulent se faire des sous, des gens se permettent de mettre en péril la vie des autres.

Il faut siffler la fin de la récréation et de la pagaille sur nos voies publiques où depuis longtemps se pratiquent les contrebandes de tous genres. En pareilles circonstances, des résistances, il n'en manquera pas. Mais il revient à l'autorité de tenir bon en évitant surtout toute reculade.

En tout cas, une chose est de prendre des textes, une autre est de veiller à leur application surtout que dans le cas d'espèce, il y va de la sécurité de tous. Mais en attendant, il faudra travailler à enlever tout argument aux transporteurs et cela, en développant et en entretenant notre réseau routier qui, on le sait, est très défectueux. Car, de la survie des transporteurs dépend son bon état.

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